En République centrafricaine, l'opération Sangaris est terminée. Pour le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian, en visite à Bangui pour l'occasion, « Sangaris a rempli sa mission », mais tous les Centrafricains ne sont pas du même avis. Anicet Georges Dologuélé, chef de file de l'opposition, est monté à la tribune. Lui aussi a exprimé son inquiétude quant au départ de Sangaris dans le contexte actuel : « Notre préoccupation, c'est que malgré le processus démocratique réussi, malgré le fait que nous nous acheminons vers une conférence à Bruxelles où il y aura certainement des annonces pour reprendre le développement, les forces négatives depuis le mois de juin multiplient leurs assauts dans les villes, et on est en train de tout reprendre comme au commencement. Donc, nous, représentation nationale, nous manifestons notre inquiétude sur le fait que nous soyons en Centrafrique abandonnés à ce moment-là de notre histoire. » Et l'opposant a posé deux questions au ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian : « On souhaitait savoir comment la décision avait été prise et est-ce qu'en cas de problème, la France pourrait faire intervenir rapidement ses troupes ? Je pense que le ministre a donné une réponse qui me paraissait aller dans ce sens, rassurante. Par contre, nous n'avons pas bien perçu la réponse à notre préoccupation de savoir si le poids de la France au Conseil de sécurité lui permettait d'obtenir un peu plus d'effectifs au niveau des forces de la Minusca et un peu plus d'offensive dans leur action au quotidien. » Comme ses collègues députés, Béatrice Epaye, présidente de la Commission des affaires étrangères à l›Assemblée nationale centrafricaine, est inquiète du départ de Sangaris au moment où les violences embrasent de nouveau le pays : « La Sangaris va se retirer. Notre inquiétude, c'est que la Sangaris se retire trop tôt alors que les exactions, les atrocités s'accentuent, s'intensifient. Donc, comme a dit Manuel Valls, ‘'la France n'abandonne pas la RCA''. Nous comptons beaucoup sur les forces françaises dans l'appui à la Minusca et puis, toutes les promesses qui ont été faites par monsieur Le Drian, qu'elles soient faites. On attend, on est dans l'attente. »