Les pays membres de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ont salué, lundi, l'entrée en vigueur du Traité de Marrakech sur l'accès des aveugles et des déficients visuels aux oeuvres publiées. "Ce traité historique marque l'aboutissement de plusieurs années de travaux et inaugure la voie à d'autres traités dans une perspective d'égalité au savoir, de justice sociale, d'autonomisation et de tolérance", a indiqué l'ambassadeur représentant permanent du Royaume à Genève, Mohamed Aujjar, lors la 56ème série des assemblées de l'OMPI. Adopté en juin 2013 dans la ville ocre, le traité vise à donner une impulsion nouvelle à l'accès de centaines de millions d'aveugles, de déficients visuels et de personnes ayant des difficultés de lecture des textes imprimés aux livres. "L'entrée en vigueur du Traité du Marrakech a clairement démontré que la Propriété intellectuelle a un impact positif en faveur des déficients visuels", a fait remarquer M. Aujjar. Par ailleurs, le diplomate a indiqué que le Maroc attache un intérêt accru au système de la propriété intellectuelle et au rôle et travaux des différents comités et organes de l'OMPI. "Son objectif est d'utiliser d'une manière rationnelle et stratégique les actifs de la propriété intellectuelle pour son développement économique et social et pour contribuer aux nobles objectifs de l'initiative nationale pour le développement humain, menée sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI", a-t-il expliqué. A ce propos, l'ambassadeur a appelé de ses voeux les différentes délégations à transcender les clivages qui persistent encore dans plusieurs processus de négociations au sein de l'OMPI et à favoriser le compromis dans un véritable esprit de multilatéralisme pour l'aboutissement de ces discussions. Dans cette perspective, le Maroc aspire, a-t-il poursuivi, à la réalisation de certains de ses objectifs, dont l'impératif de favoriser un système de propriété intellectuelle qui préserve l'équilibre entre les intérêts des détenteurs des droits et ceux de la société en général, l'accès aux médicaments et au savoir, l'alimentation et les changements climatiques. S'y ajoutent le besoin de la protection des savoirs traditionnels, des expressions culturelles traditionnelles et des ressources génétiques contre l'appropriation illicite et l'utilisation abusive, ainsi que la poursuite de la mise en oeuvre du Plan d'action de l'OMPI pour le développement et des programmes de coopération avec les secteurs du développement dont le Bureau régional pour les pays arabes. M. Aujjar a d'autre part rappelé la célébration par le Maroc au cours de cette année du centenaire de la propriété industrielle, marquée par l'évènement "Casablanca IP Week" placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi. Ce rendez-vous a connu la participation du Directeur général de l'OMPI, Francis Gurry, et a rassemblé plus de 1.300 participants représentant 37 pays d'Afrique, d'Europe et d'Asie, a-t-il noté. Pour le diplomate, cette célébration est le couronnement d'un ensemble d'actions entreprises par le Royaume ces dernières années pour la mise en valeur du système de la propriété intellectuelle. Il a cité en particulier la signature en 2016 de deux mémorandums d'entente entre le Maroc et l'OMPI en matière de propriété industrielle, renforçant entre autres la coopération Sud-Sud ainsi que dans le domaine du droit d'auteur.