Le Maroc est favorable à une coopération entre l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et les pays du sud en vue de leur faciliter l'accès à l'énergie électronucléaire et ce, à travers le renforcement de leur capacités et la mise à niveau de leur infrastructures, a affirmé mardi à Vienne Mohamed Slaoui, chargé d'affaires à l'ambassade du Royaume du Maroc en Autriche. Intervenant devant les participants aux travaux de la 60ème assemblée générale de l'AIEA, il a indiqué que le Maroc ne cesse de plaider pour le renforcement en Afrique des capacités nucléaires à des fins civiles en assumant cette année la présidence de l'accord de coopération africaine sur la recherche, le développement et la formation relative à la science et la technologie nucléaires (AFRA). Et de citer à l'appui, les nombreux stages de formations et les visites scientifiques organisés par le Maroc au profit de 19 pays africains, outre les stagiaires accueillis dans le cadre de la formation ‘'Post universitaire sur la sûreté et le contrôle des sources de rayonnement''. Tout en réitérant la disposition du Maroc à partager son expérience en matière d'applications nucléaires à des fins pacifiques dans le cadre d'une coopération sud-sud et triangulaire, le diplomate marocain a fait savoir que le Maroc abrite quatre centres régionaux désignés par AFRA comme étant des centres d'excellence permettant l'échange des connaissance au niveau régional dans les domaines de la formation en radioprotection, la cancérologie, la nutrition et la gestion des ressources en eau. Et d'ajouter que le Maroc a su développer une expertise nationale dans ces domaines, en particulier dans la gestion de l'eau à telle enseigne que le Centre national de l'énergie, des sciences et techniques nucléaires (CNESTEN) a été désigné cette année en tant que centre collaboratif de l'AIEA. Cet engagement en faveur des pays en développement sera au centre des priorités défendues par le Maroc lors de la conférence internationale sur les changements climatiques COP22 de Marrakech, et ce, au vu du rôle important de l'énergie et des applications nucléaires dans l'atténuation des changements climatiques, notamment dans les domaines de l'alimentation, l'agriculture et l'eau, a souligné le diplomate marocain. La participation de l'AIEA à ce sommet crucial est une occasion propice pour la promotion de toutes les applications nucléaires possibles pouvant contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-il ajouté, notant que le Maroc œuvre aussi à la promotion d'une culture de sûreté et de sécurité nucléaires au niveau national et régional à travers des ateliers et des exercices. Comme en témoigne, a-t-il rappelé, l'organisation par le Maroc et l'Espagne en octobre 2015 de l'exercice "Gate to Africa" à travers lequel les deux pays ont testé, en présence des experts de l'AIEA, leur capacité de coordination par la simulation d'une riposte à un acte terroriste lors du transport d'une source radioactive du port d'Algésiras au port Tanger-Med. Un exercice réussi dont les résultats seront présentés lors de la conférence ministérielle de l'AIEA sur la sécurité nucléaire prévue du 5 au 9 décembre prochain à Vienne. Une conférence cruciale qui sera l'occasion pour promouvoir l'engagement politique, accroître la sensibilisation et maintenir l'élan sur le renforcement de l'arsenal international sur la sécurité nucléaire, a-t-il relevé, se félicitant des conclusions du rapport de la mission INIR (Integrated Nuclear infrastucture Review) effectuée au Maroc en octobre 2015 et qui corrobore la conformité du cadre législatif nucléaire marocain aux standards internationaux ainsi que les acquis réalisés en termes de connaissances, d'expériences et de bonnes pratiques dans le domaine nucléaire. Le Maroc a toujours encouragé toutes les actions en faveur du désarmement total Sur le registre de la non-prolifération des armes nucléaires, M. Slaoui a noté que le Maroc a toujours encouragé toutes les actions en faveur du désarmement total ainsi que la mise en place d'un système de vérification crédible sous les auspices de l'AIEA, insistant sur l'urgence d'accélérer l'entrée en vigueur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN). Tout en déplorant le fait qu'Israël persiste dans son refus d'adhérer au traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui représente un handicap majeur à l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires et à l'instauration d'une paix juste et durable au Moyen-Orient, il a appelé la communauté internationale à prendre sérieusement en considération les préoccupations liées au déploiement des armes nucléaires dans la région. D'où, pour lui, l'importance de mener une réflexion profonde sur cette question pour préserver la crédibilité du TNP qui ne réside pas seulement dans sa capacité à dévoiler les activités nucléaires non déclarées mais également et surtout dans son application juste et globale pour l'instauration et le renforcement de la confiance entre les Etats voisins. Les travaux de cette assemblée générale qui coïncide avec le 60ème anniversaire de la création de l'AIEA, se sont déroulés en présence d'une délégation marocaine composée notamment des directeurs de l'Agence Marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques, Khammar Mrabit, du Centre national de l'énergie, des sciences et techniques nucléaires, Khalid El Mediouri et du Centre national de radioprotection, Mohamed Tazi.