Incroyable mais vrai : l'IRT joue devant des gradins presque vides. Par solidarité avec les ultras de tout le pays, le public tangérois a lui aussi boudé la rencontre du championnat. Un problème qui donne beaucoup à réfléchir, et le football marocain est menacé. Il est vraiment triste de voir disparaître cette bonne ambiance et ces encouragements des 45.000 spectateurs qui avaient l'habitude de laisser dans les caisses de la trésorerie plus de 200 millions de centimes. A vrai dire, le football est en « deuil » au Grand Stade de Tanger. Les joueurs ont déclaré à la presse qu'ils ne se reconnaissaient plus sur le terrain et qu'ils manquaient de cette « chaleur humaine » avec les cris des milliers et des milliers de gorges. Le choc de la troisième journée IRT-Kasba Tadla s'est joué dans le silence le plus complet. On avait l'impression d'assister à une lutte farouche qui mettait en « guerre » les vingt deux footballeurs, oubliant qu'il s'agissait d'un spectacle. Pourtant, le match était plaisant à suivre et les deux formations sont à féliciter pour leur jeu offensif. Aucun souci défensif et les attaques étaient menées avec beaucoup de danger d'un côté comme de l'autre. Hicham Idrissi, un ex coach de l'IRT en deuxième division, et ses poulains ont beaucoup surpris parce qu'ils étaient venus à Tanger pour vaincre. Ils auraient pu le faire s'ils n'avaient pas eu en face une équipe de Abdelhak Benchikha bien supérieure sur tous les plans. Le score étroit de 2-1 ne reflète aucunement la physionomie de la partie dominée de bout en bout par les locaux. Cette saison, le club de la ville du détroit semble bien placé pour disputer le championnat, la coupe et la CAF. Avec un effectif très riche, l'entraineur a l'embarras du choix et deux joueurs se présentent pour chaque poste : ce qui explique la politique de rotation d'une journée à une autre. Il n'existe pas de onze type et déjà la blessure de Hervé, Mohammadina et Melhaoui n'a pas pesé lourd. Tout ce qui manque pour le moment, c'est l'adaptation aux automatismes. Trois superbes buts : Hamoudane aux 8ème et 42ème mn pour l'IRT et Bouhomes à la 47ème mn sur un grand tir. Le premier but fut l'œuvre du Sénégalais Thione qui effectuait une passe magistrale sur Hamoudane qui trompait la vigilance du goal un peu trop avancé. Le second but fut l'œuvre de Bakr Hilali qui donnait une bonne passe au duo Hawassi-Hamoudane. Celui-ci aggravait le score toujours sous le silence du public. Après avoir réduit le score, piqués au vif dans leur amour propre, les visiteurs croyaient à l'égalisation pour exercer une légère domination. La défense de l'IRT semblait perdue, ce qui donnait la confiance aux hommes de Hicham Idrissi. Durant un quart d'heure, on sentait le nul. Le portier Amsil était gêné surtout par les tirs de loin. Changement de Cadom qui occupait mal la ligne médiane par Youssef Sekour et de nouveau l'ordre revenait au capitaine Oussama Gharib et ses coéquipiers. Un troisième but aurait été marqué facilement par Hamoudane s'il n'y avait pas eu une tête d'un défenseur. Dans l'ensemble, victoire méritée d'un bon IRT qui occupe la première place du championnat à la suite de trois succès successifs à la veille de son déplacement à Casablanca pour affronter le Raja de Mhamed Faker. Quant à Kasba Tadla, il n'a pas démérité ayant perdu avec tous les honneurs. Par ailleurs, il est à signaler qu'en marge de la rencontre, la FIFA vient de recevoir un rapport sur la disparition des sièges dans les gradins de derrière les bois. L'on se souvient, que la société SONARGES chargée de l'entretien du Grand Stade les avait enlevés par peur des ultras qui avaient la coutume de les occuper. Pour la FIFA, il existe un cahier des charges des stades où il est mentionné que toutes les places ont un banc pour s'asseoir.