L'ex-rebelle et ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar a quitté le Soudan du Sud à la suite des violences de début juillet dans la capitale Juba et a trouvé refuge dans un «pays sûr» de la région, a affirmé un des responsables de son camp. Riek Machar «a maintenant été évacué en toute sécurité vers un pays sûr de la région», a déclaré Mabior Garang de Mabior, porte-parole du SPLM-IO, le parti de M. Machar, dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi. Sans donner plus de précisions sur l'endroit exact où est réfugié M. Machar, le porte-parole a en outre assuré que l'intéressé, resté extrêmement discret depuis les combats de juillet, s'exprimera «à l'occasion d'une conférence de presse dans les prochaines 24 heures». M. Machar avait fui Juba lors de combats à l'arme lourde dans la capitale du 8 au 11 juillet entre forces loyales au président Salva Kiir et les ex-rebelles répondant à ses ordres. Ses hommes étaient sortis vaincus de ces combats et il avait été remplacé au poste de vice-président par son ancien allié Taban Deng Gai. Les camps Kiir et Machar se rejettent la responsabilité des combats de juillet, qui ont mis en péril le fragile accord de paix d'août 2015, destiné à mettre un terme à une guerre civile débutée en décembre 2013 et ayant fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés. M. Deng, nommé par Salva Kiir le 25 juillet, avait précédemment indiqué qu'il se retirerait au profit de M. Machar si ce dernier revenait à Juba, mais il semble désormais se poser en chef de file de l'ethnie nuer au sein du gouvernement d'union nationale nommé en avril avec M. Machar comme vice-président. Le soutien dont dispose M. Deng au sein de l'ethnie nuer et des forces ex-rebelles reste toutefois difficile à évaluer alors que plusieurs cadres de l'ex-rébellion, en exil ou à l'extérieur de Juba, ont vécu sa nomination comme une trahison. Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé vendredi dernier le déploiement de 4.000 soldats onusiens en plus des 13.500 Casques bleus se trouvant déjà dans le pays, et ce pour assurer la sécurité à Juba et dissuader les attaques contre les bases de l'ONU. Juba n'a pas encore accepté le déploiement de cette force. L'ONU a par ailleurs annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur des violences, notamment sexuelles, commises contre des civils, y compris des travailleurs humanitaires, par des soldats sud-soudanais à Juba en juillet, et sur l'incapacité des Casques bleus à les empêcher.