Les sud-africains votaient hier mercredi pour des élections municipales et qui ressemblaient à un test décisif pour l'ANC, le parti au pouvoir dans un scrutin où l'opposition devrait arriver en tête dans plusieurs grandes villes du pays. Il s'agit d'une situation inédite depuis la fin de l'apartheid en 1994. Plus de 26 millions d'électeurs étaient appelés à voter, un record dans la jeune démocratie sud-africaine. Selon les analystes, trois villes étaient au centre de toutes les attentions : la capitale Pretoria, le hub économique Johannesburg et Port Elizabeth, cité industrielle du bord de l'océan Indien. Dans ces métropoles, la lutte a été serrée entre le Congrès National Africain (ANC), actuellement au pouvoir dans la plupart des 278 villes du pays, et l'Alliance Démocratique (DA), le principal parti d'opposition de centre-droit qui gouverne déjà la capitale parlementaire, Le Cap (sud). L'enjeu de ce scrutin est de taille pour l'ANC pour mobiliser son électorat car plusieurs zones du pays sont toujours privées des services publics de base comme l'eau ou l'électricité, accentuant le mécontentement des plus défavorisés qui jugent que trop peu de progrès ont été faits depuis la fin de l'apartheid. Et tout au long de la campagne, l'opposition n'a pas hésité à utiliser le nom consensuel de Nelson Mandela pour convaincre les électeurs que l'ANC les a aujourd'hui trahis. « Ce n'est plus l'ANC de Madiba (nom de clan de Mandela, ndlr), ce n'est plus l'ANC pour laquelle j'ai voté en 1999. C'est un parti différent, corrompu et qui n'a pas d'intérêt pour les gens ordinaires », a lancé mardi Mmusi Maimane, le leader de la DA. En face, le parti au pouvoir ne panique pas. Ces dernières semaines, les cadres de l'ANC - y compris le président Jacob Zuma - ont fait campagne pour rassurer leur électorat.