En prévision de l'exposition « Maroc contemporain », le bureau exécutif du Syndicat des Artistes Plasticiens Marocains (SAPM) a initié récemment à Casablanca une conférence de presse portant sur ce qu'il qualifie de « dérapages » de cette exposition qui s'inscrit dans le cadre de l'événement exceptionnel « le Maroc aux milles couleurs » prévu du 23 septembre 2014 au 11 janvier 2015 à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris. Dans son mot d'allocution, Abdellatf Zine, président dudit syndicat, a salué vivement la présence effective de toutes les composantes de l'assistante (membres du bureau exécutifs, délégués régionaux et représentants de plusieurs organismes médiatiques). Il a rappelé que les membres du bureau exécutif ont tenu dernièrement une réunion extraordinaire au siège de l'organisation à Casablanca lors de laquelle ils ont salué unanimement l' initiative artistique et culturelle prise par l'IMA « le Maroc aux milles couleurs » qui bénéficie du haut soutien de SM le Roi Mohammed VI et qui vise à mettre en exergue la richesse et la diversité de la scène plastique nationale, conformément à la Nouvelle Constitution du pays dont le préambule constitue la plate-forme de cette importante manifestation. Dans ce contexte, le président a précisé que les membres du Bureau ont remarqué que l'exposition en question a « été malheureusement détournée de ses nobles visées fondatrices, faute de l' absence d'un concept clair et bien établi qui doit être communiqué à tous les artistes concernés et en raison de la nomination de deux personnes, un Français et un Marocain, chargées de la sélection des artistes invités . Ces deux personnes, ajoute-il, ne sont pas des critiques d'art consacrés, mais des chercheurs académiques en esthétique qui ne suivent pas de près l'ensemble des évolutions et mutations de la scène artistique nationale à travers ses multiples tendances et styles. D'où la cooptation exclusive de représentants de certaines sensibilités picturales abstraites qui s'inspirent d'expériences occidentales et l'élimination systématique du reste des sensibilités malgré leur rayonnement national et international, tant au niveau de la figuration et de la nouvelle figuration, qu'au niveau des performances et des installations ». Par ailleurs, Abdellatf Zine a rappelé que le Bureau exécutif attire l'attention sur le fait qu'il aurait été plus pertinent d'annoncer préalablement la tenue de cette manifestation artistique, conformément à la pratique courante lors d'événements internationaux respectés et assument leurs choix : une telle procédure aurait permis à l'ensemble des artistes marocains de concourir, individuellement ou par le biais des organisations représentatives et, de soumettre leur dossier à une commission de sélection composée de critiques et de chercheurs spécialisées dans le domaine. Les délégués et les représentants des régions marocaines ont « dénoncé la méthodologie de choix adoptée par la commission de sélection désignée car elle porte atteinte à la crédibilité de l'image artistique du Maroc, en réduisant au minimum sa diversité et sa multiplicité. Ils ont affirmé que cette mise à l'écart dont la responsabilité incombe à la partie marocaine associée est un crime culturel impardonnable voire une discrimination intentionnelle qui répond aux enjeux et aux sensibilités des occidentaux ». De leur côté, les artistes présents ont apprécié l'initiative prise par l'Institut du monde arabe dont le Maroc sera à l'honneur. Mais, ils ont trouvé inadéquat que les « artistes défunts ne fassent pas partie de l'exposition et que des bons peintres manqueront aussi à l'appel suite au choix stérile d'un commissaire associé « professeur de la philosophie » cautionné par le président de la Fondation nationale des musées du royaume du Maroc (FNM). Ce professeur, selon leur propos a misé dès le début sur ses copains et son cercle d'amitié « . A l'unanimité, ces artistes provenant de plusieurs villes marocaines ont confié à l'assistance médiatique qu'ils n'ont pas été contactés par soi-disant la commission de sélection. Par une lettre adressée au Président du Syndicat, de nombreux artistes du Sud ont fait part de leur intérêt pour la mise en place d'une politique équitable au niveau de la sélection des artistes et l'organisation des événements pour mettre un terme à la marginalisation et à la discrimination d'ordre régional. Exprimant leur profond sentiment à l'égard de l'unité territoriale du Maroc qui a sacrifié tant de vies et de moyens pour récupérer sa partie sud, ils ont dénoncé le fait que l'Institut du monde arabe a osé publier dans son site la carte géographique du Maroc avec un grand trait de séparation, ce qui touche à la crédibilité de la France et son rapport historique avec le Maroc. A la fin de cette conférence, le Bureau exécutif déclare qu'il fera recours « à tous les moyens légaux disponibles afin de dénoncer ce grand dérapage qui constitue une rupture voulue avec tous les acquis de la scène artistique marocaine, ses jalons et ses composantes. pétitions mises en ligne, d'autres points de presse, des Sit-in, des lettres protestatives adressée à tous les acteurs concernés, un mémorandum adressé à la haute attention de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».