Le Maroc est le deuxième pays africain en matière de Partenariats public-privés (PPP) destinés aux développement des infrastructures, indique le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) sur le "Développement économique en Afrique" qui a été rendu public jeudi à Rabat. Sur les 28 pays examinés au cours de la période 1990-2014, le Maroc se classe deuxième en matière de PPP axés sur le développement des infrastructures avec un montant global de 27,5 milliards de dollars, derrière le Nigeria (37,9 milliards de dollars), et devant l'Afrique du Sud (25,6 milliards de dollars), l'Égypte (24,8 milliards de dollars) et l'Algérie (13,2 milliards de dollars), souligne ce rapport sous-titré "Dynamique de la dette et financement du développement en Afrique". Pris globalement, ces cinq pays représentent près des deux tiers des PPP en Afrique, tandis que, par ailleurs, la moitié des pays du continent africain (27 pays) y ont investi moins d'un milliard de dollars, relève ce rapport dont les grands traits ont été présentés par M. Zoubir Benhammouche, du Bureau Afrique du Nord de la Commission économique pour l'Afrique. Bien que la valeur totale des investissements nationaux s'inscrivant dans des PPP varie considérablement d'un pays africain à l'autre, la répartition sectorielle semble en général être assez homogène, note le document. Ainsi, dans la plupart des pays, le secteur des télécommunications arrive en tête, avec 68 pc des investissements d'infrastructures, suivi par le secteur de l'énergie (21 pc) et par le secteur des transports (10 pc), précise le rapport, ajoutant que dans la majorité des pays, c'est le secteur de l'eau et de l'assainissement qui enregistre la valeur totale des investissements la moins élevée, soit 1 pc. Les cessions représentent quant à elles 22 pc de la valeur des investissements effectués dans le cadre de PPP, fait savoir le CNUCED, indiquant que ces contrats concernent la plupart du temps le secteur des télécommunications et, dans une bien moindre mesure, celui de l'énergie. C'est au Maroc, en Tunisie, en Afrique du Sud et en Égypte que l'on retrouve les plus grands projets de cession (secteur des télécommunications), leur valeur étant estimée à plus d'un milliard de dollars, lit-on dans le rapport onusien qui rappelle que les cessions supposent la vente d'une entreprise d'État au secteur privé. Les concessions représentent pour leur part 8 pc de la valeur des investissements s'inscrivant dans des PPP, soit 17,1 milliards de dollars, selon le rapport, qui observe que de nombreux pays africains (27) comptent au moins un contrat de concession dans le secteur des transports et/ou dans celui de l'énergie. Ces contrats nécessitent aussi des fonds propres importants, indique le document, notant que le plus gros fonds (3 milliards de dollars) a été établi par le Maroc dans le secteur de l'énergie, suivi par le Nigeria dans le secteur des transports (2,4 milliards de dollars). Le développement des PPP fait partie des trois recommandations majeures du Rapport 2016 du (CNUCED) sur le "Développement économique en Afrique", en parallèle à la promotion des envois de fonds de la diaspora et de la lutte contre les flux financiers illicites, et ce en vue de diversifier les ressources pour financer le développement dans le continent noir. Le cadre législatif marocain avait été enrichi par la publication, le 22 janvier 2015, de la Loi n 86-12 relative aux contrats de partenariats public-privé établie sur la base des meilleurs pratiques internationales et conçue en tant que cadre global pour préparer, attribuer et piloter les contrats PPP. Les Partenariats public-privé sont une approche d'approvisionnement d'infrastructure publique à long terme. Elle est basée sur la performance qui permet aux pouvoirs publics de tenir le secteur privé responsable des biens publics tout au long de leur cycle de vie prévu. Dans le Rapport sur le développement économique en Afrique, la CNUCED analyse les principaux aspects des problèmes de développement du continent et des questions de politique générale intéressant les pays africains. Elle y formule des recommandations sur les mesures à prendre par les pays d'Afrique eux-mêmes et par la communauté internationale afin de surmonter les difficultés de développement du continent. Le rapport paraît chaque année depuis 2000. Organisme des Nations Unies chargé d'assurer le traitement intégré du commerce et du développement et des questions associées dans les domaines du financement, de la technologie, de l'investissement et du développement durable, la CNUCED aide les pays en développement à faire face aux inconvénients potentiels d'une plus grande intégration dans l'économie mondiale, en menant des activités de recherche et d'analyse, de formation de consensus et de coopération technique.