Le Conseil National (CN) du Parti de l'Istiqlal a tenu, samedi 25 juin 2016 au siège central du parti à Rabat, une session extraordinaire en raison de circonstances et de faits exceptionnels, exacerbés d'ailleurs par les attaques virulentes dont l'Istiqlal est la cible de la part des ennemis de la démocratie et qui ont eu pour conséquence l'invalidation, dernièrement, de l'élection de sept de ses militants à la Chambre des conseillers. Cette session vise donc, entre autres, à attirer l'attention sur les réels dangers qui guettent la démocratie et les acquis démocratiques de notre pays et à mesurer les répercussions sur la pratique politique, en général, et sur la transition démocratique, plus particulièrement, ainsi qu'à examiner et envisager les moyens d'y faire face. Dans son exposé politique à cette occasion, M. Hamid Chabat, Secrétaire Général du parti, a ainsi rappelé que les sessions extraordinaires du CN ont pour principaux objectif et finalité de discuter des questions urgentes, assez graves pour ne pas supporter d'être reportées à plus tard et que le Comité exécutif n'est pas habilité statutairement à traiter sans en référer au CN... Il a indiqué, d'autre part, que les violentes attaques dont le parti fait l'objet trahissent, de manière on ne peut plus claire, la profonde crise dont pâtit la gestion de la transition démocratique et l'incapacité à assimiler la teneur du discours royal du 9 mars 2011 et appréhender les défis à venir dans un environnement régional et international perturbé et promis à davantage encore de tensions et « d'anarchie créative », ajoutant que la guerre ainsi livrée à l'Istiqlal est la preuve éclatante de la volonté de certains de bannir la compétition politique et électorale, de détruire le pluralisme et de replonger le pays dans l'ère de la tyrannie, de l'absolutisme et de l'autoritarisme et dont nul ne peut prévoir les conséquences sur la démocratie, la paix et la stabilité du Maroc. La tenue de cette session extraordinaire, a souligné le Secrétaire Général, offre donc l'opportunité de soulever ces problématiques de manière objective et sereine et de prendre les sages décisions qui s'imposent, tout en tenant compte de l'intérêt supérieur de la patrie et du devenir du pacte démocratique en toute responsabilité et en procédant à une autocritique courageuse et sans concession. Le Parti de l'Istiqlal, a-t-il rappelé, reste la conscience vive de la nation et l'une des composantes essentielles de son identité culturelle, que sa mission première et éternelle est de faire triompher le droit et de soutenir les victimes d'injustice et que, par conséquent, il ne saurait renier les sacrifices des pères fondateurs et des martyrs, ni se laisser apprivoiser, détourner de ses principes et idéaux ou se faire arracher de son milieu naturel que sont la terre et le peuple de ce pays béni..., d'où son combat, aujourd'hui encore, pour la démocratie, la justice sociale, la dignité... M. Chabat a indiqué, par ailleurs, que les attaques et harcèlement contre les militants, élus, symboles et dirigeants du parti ont commencé à se manifester au cours des élections du 4 septembre dernier pour s'exacerber lorsqu'il apparut que l'Istiqlal était en tête de ce scrutin et proposa M. Abdessamad Qayyouh à la présidence de la Chambre des conseillers, considérant ainsi que les procès et poursuites judiciaires contre MM. Saïd Karam, Jamal Ben Rabiâ, F'dili Ahl Ahmed Ibrahim, Sobhi Jilali, Othman Ila, Issam Khamlichi et Mme Mina Affane sont iniques, en violation de la loi, et attestent, par la même occasion, que l'indépendance de la justice fait face à de réels défis et difficultés, au mépris des acquis du pays en matière de libertés et de droit, et des grands sacrifices du peuple marocain et de ses forces vives, ajoutant que si tout parti a le droit de douter de l'honnêteté des élections et de recourir à la justice pour dénoncer d'éventuels abus, le ministère de l'Intérieur, lui, est tenu d'observer la stricte neutralité et de se tenir à égale distance de tous les compétiteurs et non pas de s'ériger en juge et partie en fabriquant des dossiers et formulant des accusations contres des dirigeants de l'Istiqlal, particulièrement en cette veille d'échéances législatives et en ces circonstances délicates. Concernant la destitution de M. El Khattat Yanja de la présidence de la région de Dakhla-Oued Eddahab par le tribunal administratif d'Agadir, le Secrétaire Général du parti a qualifié ce verdict de catastrophique à tous points de vue et de séisme artificiel et incompréhensible dont la seule finalité était de priver le parti de la présidence de cette région et de handicaper les dirigeants istiqlaliens à travers des manœuvres mesquines et des preuves qui ne tiennent point la route, le tout ajouté aux poursuites ridicules contre M. Omar H'Jira dans une affaire à laquelle il est totalement étranger et dont le seul crime est, visiblement, d'appartenir au Parti de l'Istiqlal. Tout comme le procès fait, poursuit M. Chabat, à M. Abdallah Bekkali, membre du Comité exécutif, directeur du journal « Al Alam » et président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) est, en fait, un procès contre l'Istiqlal, contre la liberté d'opinion et contre le peuple marocain dans son ensemble, mais que ce genre de procès et ces harcèlements ne font que renforcer et revigorer le parti qui est, du reste, déterminé à y faire face et à faire avorter les complots dont il est la cible d'où qu'ils viennent, tout en faisant endosser au gouvernement la responsabilité et les conséquences de telles actions en ce moment précis. Le Secrétaire Général a affirmé, à ce propos, que l'Istiqlal, d'une part, et l'autoritarisme et la tyrannie, d'autre part, sont aux antipodes et que ceux qui cherchent à affaiblir le parti ou à le miner de l'intérieur ne font, au mieux, que chercher à adapter le tempo politique à leur propre rythme et à obliger les autres à les suivre et à obéir à leurs ordres et consignes, ce que le Parti de l'Istiqlal ne tolérera jamais, ni ne permettra que cela nuise à la démocratie et attente aux institutions de l'Etat, rappelant que la présomption d'autoritarisme et de diktat est ce qui persuada le CN du parti à décider de quitter le gouvernement au début de la présente législature et qu'en tout état de cause, le parti ne pliera pas devant l'autoritarisme, ni n'acceptera de servir de pont pour faire passer des décisions impopulaires préalablement arrêtées. Il a, par ailleurs, salué les grands efforts et le patriotisme des militants et militantes istiqlaliens dans les provinces du Sud ainsi que leur détermination à mener à bien la construction de la démocratie et le développement économique et social de ces régions et le sens élevé du devoir national dont les habitants de ces contrées ont fait montre face aux dérives et au parti pris du S/G de l'ONU. M. Chabat a, toutefois, relevé que la situation aujourd'hui est différente de celle qui a prévalu le 4 septembre dernier, car le parti a retrouvé son unité, sa cohésion et sa pleine et entière confiance en ses ressources, ses institutions et ses militants et est convaincu que le meilleur moyen de préserver et de consolider cette unité et cette cohésion est de gérer les divergences d'avis et de position en interne et au niveau des seuls organes et instances du parti tout en se pénétrant de ses valeurs et idéaux, en observant son éthique et en respectant ses règlements et statuts car, a-t-il dit, l'espoir est grand de voir l'ensemble des Istiqlaliens et Istiqlaliennes œuvrer de concert en vue de traduire cette unité dans les faits et à tous les étages et échelons de l'organigramme et des secteurs, associations, alliances, etc., du parti. Il a, en outre, mis l'accent sur l'importance vitale de l'attachement des Istiqlaliens et Istiqlaliennes et leur défense des constantes du parti que sont le parachèvement de l'intégrité territoriale du Maroc, la revendication du retour des villes et zones spoliées tels Tindouf, Colomb Béchar et l'ensemble du Sahara oriental ainsi que Sebta, Mélilia, etc., à la mère patrie... Sans oublier, bien sûr, parmi ces constantes, l'attachement à la monarchie constitutionnelle qui suppose la séparation des pouvoirs et des institutions fortes et solides et à l'Etat de droit où la dignité et les droits des citoyens sont protégés et garantis. Le Secrétaire Général a, enfin, tenu à témoigner, au nom du parti, sa fierté et sa gratitude aux membres de la Sûreté nationale, rempart imprenable du Maroc et source d'orgueil de la nation face aux menées terroristes et subversives. Il a également évoqué la diplomatie parallèle du parti en rappelant, en particulier, la récente visite d'une délégation istiqlalienne, sous sa conduite, en Palestine et l'accueil chaleureux qui y lui a été réservé, notamment par le Président Mahmood Abbas (Abou Mazen).