C'est un rapport qui fera couler beaucoup d'encore car à peine déjà publié qu'il suscite beaucoup d'intérêt. Il s'agit du nouveau rapport de Boston Consulting Group (BCG) selon lequel le continent possède un atout économique que les économies dites « matures » n'ont plus: des consommateurs « optimistes qui ont envie de dépenser ». Alors que pour beaucoup d'autres le continent manque d'infrastructures, de structures de distribution, de réseaux publicitaires... et pourtant. Ainsi dans son rapport African Consumer Sentiment 2016, publiée mardi, BCG estime que le nombre de consommateurs africains atteindra 1,1 milliard de personnes d'ici cinq ans, soit « plus que l'Europe et l'Amérique du Nord réunies », et invite les investisseurs à repenser leurs stratégies à l'égard du continent. BCG a mené une étude auprès de 11.127 personnes, dans 11 pays africains, notamment au Nigeria, en Côte d'Ivoire, en Égypte, ou encore en Ethiopie, qui a connu un taux de croissance de 10,5 % en 2015. Selon BCG, un consommateur est désigné comme toute personne entre 18 et 75 ans, avec un revenu régulier de 50 à 7.000 dollars mensuels, ce qui balaie toutes les spéculations sur l'émergence de la classe moyenne comme seul marché potentiel. « Le concept de classe moyenne est importé de nos sociétés occidentales et a mené à de nombreuses confusions au sujet de l'Afrique », explique Lisa Ivers, directeur associée du BCG au bureau de Casablanca. « La réalité socio-économique africaine est fortement contrastée d'un pays à l'autre, et bien différente de celle des marchés plus matures. Cela ne remet absolument pas en cause notre conviction sur le potentiel de la consommation africaine », selon elle. BCG rappelle que « d'ici 2019, 250 millions d'Africains qui ne sont pas intégrés au système bancaire possèderont un téléphone portable et un revenu d'au moins 500 dollars par mois ». En Côte d'Ivoire uniquement, l'accès à internet est passé de 200.000 abonnés en 2008 à 8 millions en 2016, grâce au réseau 3G. Les nouvelles technologies au secours du consommateur africain ? La solution a tendance à se développer. D'abord, évidemment par l'accès à la publicité. Mais aussi grâce aux sites d'achat en ligne, comme la plateforme nigériane Jumia, qui propose une immense gamme de produits livrables à domicile pour palier le manque de distribution.