Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et de SA le Prince Moulay Ismail, a présidé, mardi au Palais Royal de Casablanca, la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan. Cette causerie a été animée par le professeur à la faculté de Langue arabe et membre du Conseil local des oulémas de Marrakech, Mohamed El Youssfi, sous le thème : ''L'environnement et l'Homme dans la Chariaâ'', s'inspirant du verset coranique : ''Il est des gens qui te charment par les propos qu'ils tiennent sur la vie de ce bas monde, allant jusqu'à prendre Dieu à témoin de la pureté de leurs sentiments, alors qu'ils sont, au fond, les plus irréductibles des chicaneurs, car, dès qu'ils te tournent le dos, ils s'empressent de semer le désordre sur la Terre, saccageant récoltes et bétail. Dieu n'aime pas les semeurs de désordre''. Le conférencier a souligné à l'entame de son intervention que les causeries religieuses, qui constituent un haut lieu du savoir et une prestigieuse plateforme scientifique, contribuent au renforcement de la conscience religieuse fondée sur les vertus de la modération et du juste milieu, soulignant que le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a franchi des étapes importantes pour l'ancrage d'une conscience réelle et agissante concernant les problématiques environnementales. La dimension environnementale a toujours occupé une bonne place dans les discours et les actions louables du Souverain, a-t-il fait observer, notant que SM le Roi a initié une nouvelle politique territoriale ouverte sur les énergies renouvelables et le développement propre, a dit M. El Youssfi. La Charte nationale de l'environnement et du développement durable constitue incontestablement une plateforme essentielle pour les visions de redressement, les projets de nature à engendrer une véritable révolution environnementale nationale à même d'endiguer les risques de pollution et de désertification et de préserver les ressources en eau et leur qualité, et de mettre en place des initiatives proactives faces aux défis environnementaux, outre la création du Conseil économique, social et environnemental, a-t-il ajouté. Pour le conférencier, l'objectif escompté à travers toutes ces initiatives est de préserver l'environnement et permettre au Maroc de relever les défis en la matière précisant que l'organisation en novembre prochain à Marrakech de la COP22 illustre l'intérêt tout particulier que le Royaume accorde à l'environnement planétaire, source de préoccupation tant pour les Etats et les organisations internationales que pour les associations concernées, au vu de la situation environnementale alarmante. Le conférencier a expliqué que la dégradation de l'environnement occasionnée par le réchauffement climatique, la fonte des glaces, la disparition de certaines espèces, le dérèglement climatique, la rareté des eaux, la déforestation galopante, figure parmi les grands maux de la planète et les principales problématiques du siècle qui font l'objet de débats et de discussions au sein des fora scientifiques. Il a relevé que si les religions célestes ont accordé un intérêt particulier aux questions environnementales eu égard à leur dimension religieuse, éthique et humaine, l'Islam esquisse une conception singulière de cette question. Evoquant la place de l'environnement dans la Chariaa, le conférencier a indiqué que le Saint Coran rappelle à l'Homme le miracle de la création de l'Univers dans une parfaite harmonie et fusion entre ses différents composantes. Dans le Livre Saint, le Très-Haut invite l'Homme à parcourir la terre et voir comment Dieu a créé l'univers, relève-t-il, faisant constater que l'observation et la contemplation de l'œuvre de Dieu permettront à l'être humain de prendre pleinement la mesure de la puissance divine et de valoriser et de préserver Ses créations. Illustrer la splendeur de l'œuvre de Dieu La contemplation de l'œuvre divine appelle l'être humain à réfléchir aux règles strictes qui régissent la création de l'univers, a-t-il ajouté, relevant que le Saint Coran renferme tant d'exemples incitant l'esprit contemplatif à orienter toute son énergie vers l'observation, la méditation et la déduction. Le Livre Saint évoque aussi moult manifestations de la beauté de la création divine qui interpellent l'esprit et suscitent l'admiration pour illustrer la splendeur de l'œuvre de Dieu, et précise que toutes les richesses de la nature ont été mises à la disposition de l'Homme. Le Tout-Puissant a dit: "Ne voyez-vous pas qu'Allah vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés". Le Saint-Coran a mis en garde dans des dizaines de sourates contre toute altération de l'œuvre de Dieu, a ajouté le chercheur, relevant qu'un tel acte est contraire au bon comportement et à la droiture. Il a d'autre part noté que l'aspect environnemental figure également dans la Sounna qui constitue une source intarissable de recommandations pour le respect de l'environnement et la magnificence de l'univers, notant à ce propos que la Chariaa se démarque par ses dispositions relatives au respect de la terre et à la préservation de l'eau. L'eau est évoquée à 63 reprises dans le Coran ce qui dénote de son importance en tant que source de vie, a-t-il affirmé, ajoutant que cette ressource vitale occupe une place importante dans la Sounna qui réprouve son utilisation excessive lors des ablutions. La rationalisation de l'utilisation de l'eau est donc une obligation religieuse et une vertu morale et humaine, a fait observer M. El Youssfi, soulignant que le prophète Sida Mohammed, Paix et Salut sur Lui, attachait une grande importance à la préservation de l'environnement et était pleinement conscient du risque de contagion dans la propagation des maladies. Outre le Coran et la Sounna, a-t-il dit, les questions environnementales bénéficient d'un intérêt particulier dans le Fiqh comme en témoignent les multiples publications à ce sujet, soulignant la contribution considérable des Ouléma marocains dans ce domaine. Il a par ailleurs fait remarquer que le dérèglement actuel des écosystèmes est dû aux changements climatiques et aux problèmes environnementaux, relevant la bienveillance des aïeuls à l'égard de l'environnement et les bons comportements adoptés pour sa préservation. A l'issue de cette causerie, Sa Majesté le Roi a été salué par Cheikh Abdullah Bin Bayyah, enseignant à l'université le Roi Abdelaziz à Jeddah (Arabie Saoudite), Chaikhouna Ben Abdellah Ben Beya, Directeur du Centre international du renouveau islamique en Grande-Bretagne, Oussama Azhari, Conseiller du président égyptien pour les affaires religieuses, Cheikh Madani Mountaga Tall, khalife général de la famille tijani omarienne à Dakar (Sénégal), Ahmed Tijani Niass, khalife général de la famille Al Niass (Sénégal), Dikr Arrahmane, Directeur du centre culturel islamique indien, Mohamed Ali Ibrahim Zaghoul, enseignant universitaire (Jordanie), Hassan Manai professeur en exégèse du Coran à l'université Ez-Zeytouna (Tunisie), Abderrazak Guessoum enseignant à la faculté des sciences islamiques en Algérie, Muhammad Al-Hafid Al Nahwi, Président du Rassemblement culturel islamique (Mauritanie), l'Alem Mohamed Al Ninwi (Etats-Unis) et Mohamed Ghazali Omar Jinki, président du conseil national de la fatwa et des recherches scientifiques (Guinée).