SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L'assiste, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et de SA le Prince Moulay Ismail, a présidé, lundi au Palais royal de Casablanca, une nouvelle causerie religieuse du mois sacré de Ramadan. Cette causerie a été animée par le conseiller du ministre des Waqfs et des affaires religieuses de Palestine, Mohamed Jamal Hassan Essayyed Abou Al-Honoud sur le thème «Les Marocains et la ville sainte d'Al Qods», en s'inspirant du verset coranique: «Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni les alentours, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C'est Lui, vraiment, qui est l'Audient, le Clairvoyant».(Al-Isra). Après avoir abordé la place de choix qu'occupe Al-Qods Acharif dans l'histoire de l'humanité et des musulmans, et la forte dimension spirituelle qu'elle revêt pour les musulmans en particulier, le conférencier a souligné l'histoire de la ville sainte est liée à la mission prophétique des religions monothéistes depuis Sidna Ibrahim en passant par les prophètes Daoud, Souleiman et Jesus Christ, jusqu'à l'avènement du Message du Prophète Sidna Mohamed. Il a mis en évidence la symbolique du récit, dans le Saint Coran, du voyage nocturne de Sidna Mohamed à la Mosquée Al-Aqsa et son ascension dans les cieux, symbolique qui renvoie à la continuité des messages prophétiques depuis Sidna Ibrahim pour la consécration du monothéisme. La place éminente de la mosquée Al-Aqsa tient au fait qu'elle a été la première kibla des musulmans jusqu'à la deuxième année de l'Hégire, a-t-il fait valoir, relevant que depuis que la ville sainte relève de la terre d'Islam, elle a fait l'objet de sollicitude, comme en témoigne l'effort énorme de rénovation, d'extension et d'embellissement urbanistique consenti pour conférer à la cité tout l'éclat qu'elle mérite. L'intérêt particulier que les Marocains accordent à la ville d'Al-Qods, a-t-il poursuivi, date des premiers siècles de l'Islam, la cité étant une étape importante dans l'itinéraire des pèlerins et le parcours d'oulémas de l'occident musulman. Il cite pour preuve le grand émoi suscité par le déclenchement des Croisades dans l'aile occidentale du monde islamique. C'est ainsi que le concours du Sultan almohade Abou Youssef Yaacoub Al-Mansour a été sollicité par le Sultan Salaheddine Al Ayoubi (Saladin) pour faire intervenir l'importante flotte marocaine contre les navires chrétiens venus en renfort des troupes Croisées. L'aide des Marocains pour les Ayyoubides en Orient s'est manifestée en outre à travers l'afflux en nombre de volontaires marocains pour repousser les attaques croisées, a ajouté le conseiller, précisant à cet égard que ce facteur, conjugué à bien d'autres, a fait que la présence des Marocains à Al-Qods s'est renforcée à tel point qu'un quartier tout entier, mitoyen de la mosquée Al-Aqsa, a été baptisé de leur nom sur ordre exprès du Sultan ayyoubide Al Aadam, fils de Saladin. Cette présence est devenue de plus de plus marquée à la faveur de biens wakfs réservés aux Marocains, dès l'époque de la fin des Croisades. Ces biens consistent, a précisé le conférencier, en des édifices à usage d'habitat, des terres agricoles et des constructions affectées à des prestations sociales et de service public. Il a mentionné également l'œuvre pie du sultan mérinide Abou Al Hassan qui a dédié à Al Masjid Al-Aqsa, comme à d'autres destinations, des exemplaires du Saints Coran dorés et richement enluminés. Passant à l'époque moderne, le conférencier a évoqué le début de la mise à exécution de l'entreprise sioniste de spoliation de la Palestine, plus particulièrement des sites à forte symbolique spirituelle à Al Qods, y compris les biens wakfs des Marocains. Ainsi, trois jours après l'occupation de la veille ville d'Al Qods en 1967 par Israël, le quartier «Hay Al Maghariba» fut démoli et ses maisons furent rasées par l'armée israélienne. En quelques jours, ce quartier historique n'était plus qu'amas de décombres. De même, la grande majorité des maisons dans le quartier marocain de la Vieille Ville de Jérusalem ont été démolies et transformées en quartier Juif suite à la guerre de 1967. Deux ans après l'occupation de la ville sainte, l'incendie criminel de la mosquée Al Aqsa par des extrémistes sionistes a été l'élément déclencheur de la création, à l'initiative de feu SM Hassan II, de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), réunie au sommet au Maroc, et dont le rôle s'est révélé crucial dans la défense de la cité grâce notamment au Comité Al Qods dont la présidence est confiée au Souverain du Maroc, a rappelé M. Hassan Essayyed Abou Al-Honoud. A l'issue de cette causerie, SM le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par MM. Ayyad Benachour, Alem de Tunisie, Ali Al-Hachimi, conseiller de SA Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyan, Abdelhakim Al Anis, chercheur en chef au département des affaires islamiques et de l'action caritative à Dubai, Abdelaziz Si Al Ibn, président de l'Union des associations islamiques et porte-parole de la famille tijania malékite (Sénégal), Mohamed Mansour Si, le calife général de la Tarika Tijania, Cheikh Ahmed Tijani Ibrahim Nias, Calife général de la famille Al-Nias. Le Souverain a été aussi salué par Farid Ben Yaakoub Al Miftah, juge au tribunal de la Charia (Bahreïn), Adnan Ben Abdallah Al-Kattan, juge à la haute Cour d'appel de la Charia (Bahreïn), Mohamed Moukhtar Ben Mballah, conseiller principal à la présidence de la république chargé des affaires religieuses (Mauritanie), Cheikh Daoud Abdelmajid, alem du Nigéria et El-Bakkali El Khammar, président marocain de l'Association des imams aux Pays-Bas. SM le Roi Mohammed VI a ensuite reçu des mains du ministre des Habous et des affaires islamiques un lot complétant les publications du ministère au titre de l'année en cours. Il s'agit des ouvrages: «Le mouvement du fiqh et ses érudits au Soudan occidental du 8ème au 13ème siècles de l'Hégire», du professeur Abderahman Mohamed Migha, « Le précis de Khalil et son impact sur les études modernes «, du professeur Mohamed El-Aji, «Addor Annatir et Al-Adb annamir» de Malki, étudié et annoté par Mohamed Boutarbouch ainsi que les numéros 397, 398, 399 et 400 et de la revue «Daouatou Al Hak».