Il s'agirait d'un nouveau drame en Méditerranée. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) redoute, mercredi 20 avril, la mort de 500 personnes dans un récent naufrage au large de la Libye. Des migrants arrivés dimanche à Kalamata (Grèce) ont raconté avoir vu le bateau chavirer. Un nouveau drame, qui n'a pas encore été confirmé par les autorités européennes. Le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de l'ONU redoute ce chiffre depuis mercredi 20 avril, depuis le témoignage d'un groupe de survivants d'un naufrage au Sud de la Méditerranée, arrivés en Grèce dimanche dernier. Dimanche 17 avril, 41 migrants, dont 3 femmes et un petit garçon de 3 ans, débarquent sur les côtes Grecques. Leur témoignage : «jusqu'à 500 personnes pourraient avoir perdu la vie quand un bateau a sombré à une localisation inconnue entre la Libye et l'Italie», a indiqué le HCR dans un communiqué, mercredi soir. Le drame aurait eu lieu lors d'un transfert. Le petit bateau des survivants serait parti de Tobrouk, en Lybie ou d'Egypte, selon les sources. A mi-parcours, on les aurait conduit vers une plus grosse embarcation, comptant déjà plus centaines de passagers. C'est cette embarcation qui aurait alors chaviré, envoyant par-dessus bord plusieurs centaines de personnes. «Les gens ont essayé de traverser à plusieurs en même temps, le bateau a perdu l'équilibre, puis a basculé», raconte l'un des rescapés à la chaîne Al-Jazeera. Après avoir dérivé pendant trois jours, les 41 survivants somaliens, éthiopiens, égyptiens et soudanais auraient été sauvés samedi 16 avril par un navire philippin. Leur escale : Kalamata, au sud de la Grèce. Si les Nations unies craignent un nouvel alourdissement du bilan des victimes des flux migratoires vers l'Europe, le flou plane toujours sur ce dernier accident mortel. Pour le moment, les premières confirmations n'émanent que des autorités somaliennes, qui se fondent sur les témoignages de proches de victimes. Toutefois, les autorités grecques et italiennes (le HCR étant basé à Rome) n'ont pas encore confirmé le naufrage. Interrogées par nos confrères du journal Le Monde, l'agence de surveillance des frontières Frontex et la mission militaire de surveillance en mer Sophia affirment ne disposer «d'aucun élément» provenant de leurs navires, chargés de surveiller les embarcations potentielles de migrants en provenance de Libye. Ce nouveau naufrage porterait à 1 250 le nombre de morts ou de disparus en mer Méditerranée en 2016, selon le Haut commissariat aux réfugiés. Il s'agirait en outre du drame le plus meurtrier dans cette zone depuis celui de Lampedusa, qui avait fait 800 morts le 18 avril 2015. Depuis cette date, de nombreux navires patrouillent au large des côtes libyennes, dans le cadre l'opération Triton menée par Frontex et de l'opération anti-passeurs Sophia. La marine italienne ainsi que des bateaux privés, affrétés par des ONG, croisent aussi dans cette zone. Ces missions ont constaté une augmentation du nombre de traversées depuis la Libye ces dernières semaines, comme chaque année à cette saison. L'Italie craint que l'accord entre l'Union européenne et la Turquie, qui coupe la route des Balkans, pousse les migrants à emprunter davantage cette voie. Le HCR réclame donc une «augmentation des voies régulières pour admettre les réfugiés et les demandeurs d'asile en Europe», afin d'éviter les traversées clandestines de la Méditerranée.