Au Burkina Faso, on ne parle que de ça : les 100 jours du président Roch Marc Christian Kaboré à la tête du pays, il y a plus de trois mois. Un bilan qui était très attendu vu les urgences aux quelles fait face le premier chef d'Etat burkinabé élu démocratiquement depuis l'indépendance de l'ancienne Haute Volta. Un moment fort dans ce début du mandat de celui qui est considéré aujourd'hui comme l'homme de la rupture et du changement. En 100 jours, Roch Marc Christian Kaboré a déjà décliné son programme d'urgence afin de mettre le pays au travail. Parmi ses priorités, il y a la révision constitutionnelle, l'éducation et la santé mais aussi la lutte contre le chômage des jeunes. Pour ce qui est de la révision constitutionnelle, elle est indispensable, voire obligatoire. En la matière, le Président du Faso est on ne peut plus clair : « La tendance est à la réduction des pouvoirs du président du Faso pour que ça ne soit quelqu'un d'omniscient qui décide de tout et qui a autorité sur tout. Donc, c'est un peu un rééquilibrage des pouvoirs entre le Parlement et l'exécutif ». Il y aussi la volonté de donner une nouvelle image du Burkina au monde entier en renforçant la coopération bilatérale et multilatérale le pays des hommes intègres et ses partenaires. C'est ce cadre d'ailleurs que Roch Marc Christian Kaboré a entamé lundi sa première visite en France avant être reçu mardi à l'Elysée par François Hollande. Au programme : l'économie et la sécurité. Roch Marc Christian Kaboré devrait rencontrer, hier mercredi 6 avril, le Medef, le principal syndicat du patronat français, pour évoquer les opportunités d'affaires pouvant soutenir son programme national de développement économique et social Pour beaucoup d'observateurs, cette visite est tout un symbole, celui de la démocratie. En effet, il y a deux ans, en janvier 2014, l'ex-président de l'Assemblée nationale Roch Marc Christian Kaboré a rompu avec son mentor, Blaise Compaoré, afin de protester contre la volonté de celui-ci de s'accrocher au pouvoir. Il y a 18 mois, en octobre 2014, juste avant la chute du président Compaoré, François Hollande lui a écrit une lettre pour le mettre en garde. Autrement, le Burkinabè et le Français sont donc sur la même longueur d'onde. En recevant donc « Roch », la France salue un adversaire déclaré des chefs d'Etat qui briguent un troisième mandat.