La direction palestinienne a salué vendredi la décision d'un organe des Nations unies de dresser une liste des entreprises opérant dans les territoires occupés par Israël, tandis que le gouvernement israélien dénonçait un acte d'esprits dérangés. Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a adopté au cours de sa session achevée jeudi quatre résolutions relatives à l'occupation par Israël des Territoires palestiniens, à la colonisation israélienne, au droit des Palestiniens à l'autodétermination et au respect du droit international dans ces territoires. L'une d'elles «exige qu'Israël, puissance occupante, cesse immédiatement toute activité de colonisation dans tous les Territoires palestiniens occupés, y compris à Al Qods (Jérusalem-Est), et dans le Golan syrien occupé». Elle presse les Etats de «veiller à ne rien faire qui revienne à reconnaître ou à soutenir l'expansion des colonies». Elle demande au Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme de «produire une base de données de toutes les entreprises» opérant dans les colonies. Cette liste serait mise à jour chaque année. Ibrahim Khreisheh, envoyé palestinien auprès du Conseil, a salué l'adoption de cette résolution comme «un message d'espoir pour notre peuple». «Israël continue à violer de manière systématique les droits inaliénables des Palestiniens et à bénéficier de l'impunité de la part de la communauté internationale», a-t-il dit. Le Conseil est l'une des bêtes noires d'Israël qui l'accuse de parti pris permanent. Le Conseil «est devenu un cirque anti-israélien. Il s'en prend à la seule démocratie du Proche-Orient et ignore les violations grossières de la part de l'Iran, la Syrie et la Corée du Nord», s'est indigné le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le Conseil a «un besoin urgent de se faire soigner mentalement», a twitté le porte-parole des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon. La constitution d'une liste noire des entreprises, israéliennes ou étrangères, liées aux colonies touche une corde israélienne extrêmement sensible. Israël bataille déjà contre une campagne globale de boycott visant à mettre fin à l'occupation et à la colonisation. Le Conseil a par ailleurs nommé mercredi l'expert juridique canadien Stanley Michael Lynk nouveau rapporteur spécial de l'ONU «sur la situation des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés». Il succède à l'Indonésien Makarim Wibisono, qui a présenté sa démission début janvier parce qu'Israël ne l'a jamais autorisé à pénétrer dans les Territoires palestiniens. Le Conseil a aussi adopté une résolution appelant Israël à cesser la colonisation sur le plateau du Golan annexé et déclarant «nulles et non avenues» toutes les mesures prises tendant à modifier le statut légal du Golan.