Le cinéaste italien Ettore Scola, maître de la comédie, est décédé le mardi 19 janvier, à l'âge de 84 ans. On lui doit notamment des classiques comme "Nous nous sommes tant aimés !", "Une journée particulière", "Affreux, sales et méchants" et "La bal". Ettore Scola , né le 10 mai 1931 à Trevico et mort le 19 janvier 2016 à Rome, est un réalisateur et scénariste italien. Il étudie le droit avant de travailler comme dessinateur de presse de 1947 à 1952 en participant à divers journaux humoristiques, dont l'hebdomadaire satirique "Marco Aurelio". En 1950, il écrit pour la radio "Ho-là, Rosso e nero et il teatrino" de Alberto Sordi. Il débute dans l'industrie du cinéma en 1953 comme script puis scénariste, coécrivant entre autres "Le fanfaron" et "Les monstres" de Dino Risi. En tout, il rédige une vingtaine de scénarios, surtout des comédies, notamment pour l'acteur Totò. Il réalise son premier long métrage "Parlons femmes" en 1964. Il commence à être reconnu avec le tragi-comique "Drame de la jalousie" pour lequel Marcello Mastroianni est récompensé au Festival de Cannes 1970. En 1974, Scola connaît un succès international avec "Nous nous sommes tant aimés", une vaste fresque de la société italienne après la Seconde Guerre mondiale, dédiée au cinéaste Vittorio De Sica, son ami. Scola connaît un nouveau succès avec "Affreux, sales et méchants", une satire grinçante de la société romaine quart-mondiste qui l'impose comme nouveau maître de la comédie à l'italienne. Il reçoit le Prix de la mise en scène au 29e Festival de Cannes pour ce film. Dans un registre plus intimiste, sort "Une journée particulière" l'année suivante, son œuvre la plus connue, interprétée par Sophia Loren et Marcello Mastroianni. Ce long métrage narre la rencontre furtive mais déterminante de deux voisins exclus du modèle fasciste, une femme au foyer et un intellectuel homosexuel, au moment où tout Rome assiste à la rencontre du Duce avec Adolf Hitler en 1938. En 1980, il revient à la chronique satirique avec "La terrasse" (Prix du scénario à Cannes), tableau tragi-comique de l'intelligentsia de gauche italienne et de ses désillusions. Il se tourne ensuite vers la France et réalise "La nuit de Varennes" sur la Révolution française et "Le Bal" qui traverse cinquante ans d'histoire hexagonale du point de vue de danseurs de salon. Ce dernier film reçoit trois Césars en 1984 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Par la suite, Scola dirige plusieurs comédiens français comme Vincent Pérez et Emmanuelle Béart (Le Voyage du capitaine Fracasse) ou encore Fanny Ardant (La Famille, Le Dîner). Ettore Scola a réalisé près de quarante films en quarante ans. Son style est reconnu pour son audace et sa singularité. Il mêle acuité de l'analyse psychologique, caricature féroce des sociétés modernes, ironie, farce, désenchantement, mélancolie et recherches narratives et formelles inédites. Son œuvre ouvre une interrogation sur la place de l'individu et du peuple dans l'histoire en explorant la mémoire intime et sociale, confrontée à l'épreuve du temps. En 2009, il crée le "Bari International Film Festival". Il annonce le 29 août 2011 la fin de sa carrière de réalisateur au quotidien "Il Tempo", souhaitant ne pas faire le film de trop. Il déclare sentir ne plus faire partie du monde du cinéma d'aujourd'hui. « Les logiques de production et de distribution ne me ressemblent plus. Aujourd'hui, seul le marché décide ». En 2013, il présente à la Mostra de Venise:"Comme il est étrange de s'appeler Federico : Scola raconte Fellini", un film entre fiction et documentaire sur sa relation avec Federico Fellini. Le 19 janvier 2016, Ettore Scola meurt à l'âge de 84 ans à Rome. Il avait été admis au service de chirurgie cardiaque de la polyclinique de Rome, et avait sombré dans le coma deux jours avant son décès. Politiquement, il était très proche du parti communiste italien.