La coalition conduite par l'Arabie saoudite a réfuté vendredi les accusations selon lesquelles l'ambassade iranienne à Sanaa a été bombardée jeudi par des avions saoudiens. "Le commandement de la coalition confirme que ces allégations sont fausses (...), soulignant qu'aucune opération n'a été menée dans les alentours de l'ambassade", a dit la coalition dans un communiqué relayé par l'agence saoudienne SPA. "Le commandement de la coalition a prié toutes les missions diplomatiques à Sanaa de ne pas offrir aux milices l'opportunité de se servir des représentations diplomatiques à des fins militaires." L'Iran a accusé jeudi l'aviation saoudienne d'avoir bombardé son ambassade à Sanaa, la capitale du Yémen, dans un contexte de tensions exacerbées entre Téhéran et Ryad, mais des témoins contestent la version présentée par la république islamique. "L'Arabie saoudite est responsable des dégâts subis par les bâtiments de l'ambassade et des blessures subies par certains membres de son personnel", a déclaré Hossein Jaber Ansari, porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité par Irib. L'Iran transmettra ultérieurement aux Nations unies un rapport officiel sur l'attaque de Sanaa, a dit le vice-ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian, cité par Isna. Selon des habitants, les bâtiments de l'ambassade n'ont toutefois subi aucun dégât. Une frappe aérienne a touché une place à 700 mètres de là et des pierres et des éclats d'obus se sont abattus dans l'enceinte de l'ambassade. Le général Ahmed Asseri, porte-parole de la coalition arabe formée par l'Arabie saoudite au Yémen, a déclaré qu'une enquête avait été ouverte, soulignant que les miliciens houthis, qui contrôlent Sanaa, utilisaient certaines enceintes diplomatiques désaffectées à des fins militaires. Les récents bombardements de la coalition, a-t-il ajouté, visaient des installations utilisées par les Houthis pour tirer des missiles vers l'Arabie saoudite. La coalition, a-t-il assuré, a demandé à tous les pays disposant de représentations au Yémen de leur fournir les coordonnées de leurs bâtiments, les informations livrées par les Houthis, soutenus par l'Iran, n'ayant selon lui "aucune crédibilité". Jeudi, le numéro deux du puissant corps des gardiens de la Révolution iranienne a prévenu le royaume saoudien qu'il s'effondrerait s'il continuait à entretenir les tensions religieuses dans la région. "La politique du régime saoudien aura un effet domino et ils seront ensevelis dans l'avalanche qu'ils auront provoquée", a déclaré le général Hossein Salami, cité par l'agence Fars. "Le chemin emprunté par le régime saoudien est le même que celui que Saddam (Hussein) a choisi dans les années 1980 et 1990 (en Irak). Il a provoqué un conflit avec l'Iran, exécuté des dignitaires religieux de premier plan, fait disparaître des dissidents avant de subir une fin pitoyable." Dans un entretien accordé à The Economist, le vice-prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salman a réfuté l'hypothèse selon laquelle un conflit ouvert pourrait se déclarer entre le royaume sunnite et l'Iran chiite. "Une guerre entre l'Arabie saoudite et l'Iran serait le point de départ d'une catastrophe majeure pour la région", a-t-il dit. "Evidemment, nous ferons tout pour l'empêcher."