Le porte-parole de l'opération «Tempête décisive» a souligné que les avions de la Coalition ont bombardé les milices qui se dirigent vers Dhali'i, dans le sud du Yémen, et Shabwa, dans le centre, et que le régiment 33 a été entièrement détruit. Par ailleurs, la capitale, Sanaa, aurait subi des bombardements intensifs visant les positions des Houthis et leurs alliés. «Nous avons lancé une série d'opérations au Nord de Aden afin d'empêcher les milices houthies de progresser vers la ville et de bloquer l'approvisionnement des milices retranchées à Aden», a déclaré le Général Assiri, porte-parole de la Coalition arabe, conduite par l'Arabie saoudite. Il a relevé que les Forces de la Coalition ont «intensifié le survol de la ville de Aden et tous les objectifs mobiles ont été bombardés, de même que les milices positionnées aux alentours de Aden». Il a, en outre, dévoilé que «l'espace aérien du Yémen est sous le contrôle entier des forces de la Coalition, ainsi que les ports du pays». La capitale yéménite a subi, dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 mars, les raids aériens les plus violents depuis le déclenchement jeudi de raids aériens par l'Arabie saoudite contre des rebelles chiites pro-iraniens et des militaires restés fidèles à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh. De fortes explosions ont résonné toute la nuit, a témoigné un habitant. Les raids d'une extrême violence sur la capitale yéménite Sanaa se sont concentrés dans la nuit sur des positions de la Garde républicaine, corps d'armée resté fidèle à l'ex-président Saleh, aujourd'hui allié aux Houthis. Le QG de la 33ème division a subi mardi un raid de la coalition qui a fait 32 morts parmi ses soldats, a affirmé une source médicale. Ces morts viennent s'ajouter à 47 autres civils et militaires qui ont péri lundi et mardi avant l'aube dans différentes attaques dans le sud, dont 20 ouvriers d'une cimenterie de Lahej, touchée par des obus d'origine indéterminée. "Tous les camps de la Garde républicaine autour de Sanaa, ainsi que l'aéroport, ont été bombardés dans la nuit", a indiqué un habitant. Outre Sanaa, les raids aériens ont touché des sites de la Garde républicaine et des positions de la DCA dans plusieurs régions, selon des habitants. D'autre part, des combattants de la milice chiite houthi ont pénétré aujourd'hui dans une base militaire qui donne sur le détroit stratégique de Bab Al Mandeb, sur les bords de la mer Rouge. Les soldats de la 17e Division blindée du district de Dabab, dans le sud-ouest du Yémen, ont laissé passer les Houthis. L'objectif premier de la coalition, qui comprend une dizaine de pays arabes, est de dégrader et de détruire les infrastructures militaires des Houthis et de leurs alliés. Le porte-parole saoudien de la coalition, le général Ahmed Assiri, a implicitement admis la responsabilité de la coalition dans le raid qui a fait 40 morts et 200 blessés lundi dans le camp de déplacés d'Al-Mazrak, au nord-ouest du Yémen. "La coalition a été visée par des miliciens depuis une zone résidentielle et l'aviation a dû répliquer", a-t-il dit. Au bord de l'effondrement total «Dans le cas où une opération terrestre s'avère nécessaire, les forces de la coalition sont déjà prêtes, un plan d'action militaire cohérent est prêt, il englobe une action terrestre, maritime, aérienne et psychologique», a tenu à souligner le Général Assiri. L'officier supérieur saoudien a ajouté que "Les navires de guerre ont achevé leur déploiement pour assurer le blocus maritime sur les ports du Yémen". De plus, a-t-il fait observer, «dans le cas où une opération terrestre s'avère nécessaire, les forces de la coalition sont déjà prêtes, un plan d'action militaire cohérent est prêt, il englobe une action terrestre, maritime, aérienne et psychologique». «Les instructeurs iraniens et du Hezbollah qui forment les milices houthies au Yémen, subiront le même sort que ces milices», a-t-il répondu à une question posée sur les instructeurs iraniens et du parti chiite libanais. Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a eu des mots très durs contre les rebelles chiites, M. Saleh et l'Iran, qu'il a tenu pour responsables du conflit. "Les miliciens chiites et l'ex-président Saleh ont, avec le soutien de l'Iran, cherché à déstabiliser le Yémen et à brouiller les cartes" dans ce pays, a-t-il déclaré. "Nous ne sommes pas des va-t-en guerre mais, dès lors que l'on bat les tambours de la guerre, nous y sommes prêts". En écho, l'Iran a averti que l'opération au Yémen pourrait embraser l'ensemble du Moyen-Orient. "Le feu de la guerre" poussera "toute la région à jouer avec le feu", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, ajoutant: "Les opérations militaires doivent s'arrêter immédiatement". Téhéran est accusé par plusieurs pays arabes de chercher à accroître son influence au Moyen-Orient en soutenant les rebelles chiites Houthis qui ont pris le contrôle de larges pans du territoire yéménite ces derniers mois. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a qualifié la situation d'"extrêmement alarmante", avec "des dizaines de civils tués" ces quatre derniers jours. "Le pays semble être au bord de l'effondrement total", a-t-il prévenu depuis Genève. Depuis le 27 mars, au moins 93 civils ont été tués et 364 blessés à Sanaa, Saada, Dhale, Hudayda et Lahj, selon le Haut-Commissariat. En outre, des centaines de personnes ont fui les violences à Sanaa, Sa'sa et Dhale.