Marion Maréchal-Le Pen (FN) a fait dimanche, presque 43% des voix en PACA,. En 2010 J.M. Le Pen n'en avait obtenu que 20%. Le Front national est arrivé dimanche largement en tête du premier tour des élections régionales avec quelque 30% des suffrages en France métropolitaine, devant la droite alliée aux centristes, reléguant la gauche loin derrière. Sur 82% des inscrits, le FN obtient 29,71% des suffrages, la droite et ses alliés centristes 26,54% et le Parti socialiste et ses alliés 22,93%, selon le ministère de l'Intérieur. Le parti de Marine Le Pen est premier dans six régions métropolitaines : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne, Centre-Val-de-Loire, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Bourgogne-Franche-Comté. Les Républicains et leurs alliés centristes (UDI-MoDem) sont en tête dans quatre régions (Normandie, Ile-de-France, Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes), et le PS et ses alliés dans trois (Corse, Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes). Le PS a annoncé le retrait de ses listes en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA. Le sort des listes PS en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine est également dans la balance. «La gauche est le dernier rempart de la France républicaine contre l'extrême droite xénophobe», a dit le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a dénoncé la décision du président des Républicains, Nicolas Sarkozy, d'exclure retrait ou fusion de listes au second tour. Il a exhorté à l'union Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche, partis en cavalier seul dans plusieurs régions. En Ile-de-France, les listes de droite conduites par Valérie Pécresse totalisent 31%, selon des estimations TNS Sofres, devant le PS emmené par Claude Bartolone, qui obtient 25%. En troisième position, les listes FN sont créditées de 18,5%. S'estimant en mesure de conserver ce bastion de la gauche depuis 1998, Claude Bartolone a invité au «plus large rassemblement» entre «la gauche et les écologistes». «Je suis fier que nous ayons résisté à la morsure du Front national», a dit le président de l'Assemblée. La participation s'est inscrite en hausse par rapport au premier tour du précédent scrutin de 2010, qui avait été marqué par un taux d'abstention record de 53,63%. Au total, 50,92% des 44,6 millions d'électeurs se sont déplacés aux urnes, selon un décompte de 80% des inscrits, une mobilisation qui a profité au parti de Marine Le Pen, alors que l'exécutif escomptait un «sursaut citoyen» trois semaines après les attentats de Paris. Le FN bat de nouveau son record en termes de score national après les 25,25% (5,1 millions de suffrages) obtenus au premier tour des départementales de mars dernier. Ses résultats confirment l'ancrage local du parti lepéniste, qui s'est donné pour priorité de conforter son maillage territorial pour aborder en position de force l'élection présidentielle de 2017. A gauche comme à droite, les états-majors se retrouvent confrontés à l'impossible équation du second tour, miné par les triangulaires avec l'extrême droite. Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a réitéré son refus de tous retrait ou fusion des listes LR-UDI-MoDem pour faire barrage au FN. «C'est un nouveau signe d'une profonde aspiration des Français à voir les choses changer dans notre pays», a-t-il déclaré, déjà l'esprit à la présidentielle. «Ce message s'adresse à nous aussi. Il nous faut entendre et comprendre l'exaspération profonde des Français.» Le président de l'Union des démocrates indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, pourtant allié au parti de Nicolas Sarkozy, a fait entendre une voix discordante en appelant les listes placées en troisième position à se retirer en vertu du «bon sens démocratique et républicain». Jean-Christophe Cambadélis, à l'issue d'un bureau national du PS, a fustigé le refus du prédécesseur de François Hollande de «pratiquer le désistement républicain, l'accord technique ou le simple retrait.» «L'Histoire sera sévère pour ceux qui, dans le moment traversé par la France, disent plutôt l'extrême droite que la gauche», a-t-il souligné, estimant que «le total gauche laisse espérer de nombreuses victoires» alors que «la droite n'est sûre de l'emporter dans aucune région». Marine Le Pen, candidate dans le Nord, a salué «un résultat magnifique» du «seul front vraiment républicain». Pour Marion Maréchal-Le Pen, chef de file en PACA, «le vieux système est mort et avec lui les représentants de droite comme de gauche.» Les Français sont appelés à désigner les exécutifs de treize nouvelles régions métropolitaines (contre 22 précédemment) et de quatre départements d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane). Ils élisent 1.903 conseillers régionaux. Les listes créditées d'au moins 10% des suffrages exprimés peuvent se maintenir au second tour et ont la possibilité de fusionner avec celles qui ont recueilli au moins 5%.