Le marché publicitaire marocain se porte bien. Tel est le constat dégagé du rapport «La stratégie de communication des TPE et PME : Quelles motivations pour remettre en jeu le budget média et communication ?», fraîchement publié par la Confédération Marocaine de TPE-PME. En 2011, 4,6 milliards de DH sont investis dans les médias. Des recettes plus importantes dans un paysage médiatique en mutation, avec de plus en plus d'agences, de supports et d'annonceurs, souligne la Confédération. Et la même source d'ajouter, tout en citant une étude du cabinet Imperium Media, que les investissements publicitaires au Royaume étaient de l'ordre de 5,6 milliards de dirhams en 2013. Une somme qui reste supérieure à celle dépensée par l'Algérie en 2010 (325 millions de dollars, soit 2,7 milliards de dirhams) ou encore la Tunisie (180 millions de dollars, soit 1,5 milliard de dirhams) dans la même année. Toutefois, le marché publicitaire était en difficulté durant l'exercice 2012. En témoigne la baisse du chiffre d'affaires du marché de 18,1% à fin novembre, à 4,83 milliards de DH. « Cette évolution négative amorcée depuis le début de l'année est attribuée à une conjoncture économique marquée par l'attentisme du monde des affaires. Les entreprises sont restées prudentes et cela s'est traduit par la modicité des budgets publicitaires qui dépendent principalement de la santé du monde des affaires. En général, la publicité fait partie des premiers postes ciblés par les chasseurs de coûts, même s'il y en a, dans le monde des affaires, qui défendent l'idée qu'il est nécessaire d'investir dans la publicité pour mieux vendre en période de crise », explique-t-on. Les secteurs qui ont été légèrement moins touchés par la crise sont la presse écrite et l'affichage. Ils ont, contrairement à d'autres supports, amélioré leur position, du moins sur le plan mathématique. « En effet, au regard des chiffres, il serait hasardeux de dire qu'ils ont pris des marchés à la télévision et la radio. L'amélioration de leurs parts de marché est davantage due au repli plus profond de ces derniers supports », affirme la Confédération Marocaine de TPE-PME. Concernant la presse écrite, les budgets captés se sont élevées à 1,13 milliard de DH à fin novembre 2012 contre 1,32 milliard à fin novembre 2011, soit une chute de 14,4%. Il s'en est suivi une petite amélioration de sa part de marché qui se situe à 25,3% contre 22,3% une année auparavant. La régression des recettes publicitaires de ce support, poursuit la même source, a débuté dès les premiers mois de l'année 2012 suite à la révision à la baisse des investissements publicitaires de plusieurs secteurs, notamment les télécommunications, les banques, les assurances, l'agroalimentaire et les BTP. S'agissant de l'affichage, ce secteur a été aussi touché par la baisse du chiffre d'affaires : 1,3 milliard de DH à fin novembre 2012 contre 1,5 milliard une année auparavant. Dans le même temps, la part de marché est montée de 25,6% en 2011 à 27,6% en 2012. « Ce qui s'explique, selon des professionnels, par la prédilection qu'ont certains annonceurs pour ce support. Il en est ainsi de l'ameublement, des produits d'entretien, mais également du matériel informatique. Même s'il est difficile de cibler un public spécifique, ce média permet d'offrir une visibilité plus large,_sur_une_période_plus longue, à tous les moments de la journée », note la Confédération. Les tendances changent pour l'année 2013 Pour l'année 2013, les dernières statistiques prouvent cependant que les tendances changent. C'est le cas d'abord pour la radio. Les budgets publicitaires consacrés aux stations radiophoniques ont bondi de 23% en avril 2013, comparés à avril 2012. Ce qui relance ce média dans la course, malgré sa 4ième place et ses 18% de parts de marché, soit loin derrière la télévision. La télévision est, pour sa part, de loin le média le plus prisé des annonceurs marocains. La première destination des fonds des annonceurs avec 29% du total des fonds consacrés à la publicité, perd tout de même 5 points par rapport à l'année précédente. L'étude en question fait savoir dans ce sens qu'environ 150 annonceurs, principalement issus des télécommunications, de l'alimentaire et des produits d'hygiène et d'entretien, font l'essentiel du marché de la publicité TV au Maroc. La presse écrite perd, quant à elle, 5points et se stabilise à 20% des dépenses publicitaires alors même que l'on pouvait s'attendre à une hausse étant donné l'élargissement du nombre de supports et la montée en puissance de la presse arabophone. « On peut penser que les annonceurs attendent de confirmer la pérennité et l'audience de ces nouveaux titres avant d'y investir massivement en publicité », estime l'étude. De son côté, le média internet est aujourd'hui sous exploité au Maroc avec seulement 3% des dépenses publicitaires en 2013, ce qui ouvre de belles opportunités aux annonceurs les plus audacieux. Concernant le cinéma, l'étude souligne qu'il n'existe actuellement aucun chiffre concernant la publicité dans ce secteur, qui est marginalisée par le tout petit nombre de salles en activité au Maroc.