La réunion du Comité de pilotage de l'Initiative MENA-OCDE pour la gouvernance et l'investissement à l'appui du développement s'est tenue, lundi à Rabat. Plus de 90 représentants de 13 pays de la région MENA et 13 membres de l'OCDE, de même que d'organisations internationales comme l'Union Européenne et l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) ont pris part à cette rencontre, tenue sous le signe : « L'intégration régionale pour une croissance inclusive », pour discuter des orientations stratégiques du nouveau mandat de l'Initiative pour la période 2016-2020. A cette occasion, la Tunisie, après approbation unanime de sa candidature, a été officiellement déclarée co-présidente de l'Initiative OCDE-MENA pour la gouvernance et l'investissement à l'appui du développement au titre de la période 2016-2020. Elle succédera ainsi au Maroc qui co-présidait l'Initiative OCDE-MENA depuis 2009. Pour ce nouveau mandat, l'Initiative vise, tout en renforçant ses activités actuelles, à répondre aux nouveaux défis que traverse la région MENA tels l'emploi, l'intégration régionale et mondiale... « Le Maroc a réalisé plusieurs réformes à même de consacrer la transparence et la bonne gouvernance en matière d'investissement, facteur essentiel pour la création des richesses et des postes d'emploi. Outre l'adoption d'une nouvelle Loi Organique des Finances (LOF) qui représente une composante fondamentale de la mise en œuvre des principes de bonne gouvernance en renforçant l'efficacité et la transparence dans la gestion des finances publiques ainsi que les mécanismes de redevabilité et le rôle du Parlement, le Maroc a appliqué des réformes visant notamment l'amélioration du climat d'affaires, la consolidation des rôles des instituts de gouvernance et le renforcement du rôle du Conseil de la Concurrence », a fait valoir le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance. « Le Maroc est disposé à mettre à la disposition de la République de Tunisie sœur l'expérience cumulée dans le pilotage de cette initiative et d'œuvrer main dans la main pour la réalisation des aspirations de nos sociétés dans le cadre de cette Initiative », a souligné, pour sa part, le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration. Lors de cette réunion du Comité de pilotage, co-présidée également par M. Ricardo Diez-Hochleitner, ambassadeur, représentant permanent de l'Espagne auprès de l'OCDE et co-président du Programme MENA-OCDE pour la Gouvernance, et Mme Annika Markovic, ambassadeur, représentant permanent de la Suède auprès de l'OCDE et co-présidente du Programme MENA-OCDE pour l'Investissement, les experts, les donateurs et les parties prenantes de la région se sont réunis, dans le cadre de tables rondes, dans les sessions plénières lors de réunions informelles, dans le but d'identifier les thèmes prioritaires qui guideront l'Initiative lors des cinq prochaines années. Les thèmes qui se focalisent l'attention de tous sur l'importance de l'intégration régionale dans la promotion de la croissance inclusive. Une croissance qui favorisera, de l'avis de différents experts participant à cette réunion, aux pays de la région MENA de mieux s'intégrer à travers des politiques d'investissement, de commerce, d'infrastructure et de coopération sectorielle. Recommandations Pour ce qui est des recommandations formulées en marge de cette réunion du comité de pilotage de l'Initiative OCDE-MENA, elles ont concerné la gouvernance et l'investissement. Deux piliers fondateurs du programme MENA-OCDE. Concernant la gouvernance, les experts ont plaidé pour le renforcement de la confiance en les institutions publiques et le placement du citoyen au cœur des politiques publiques en guise de consécration du principe de la participation citoyenne. Il est question également de développer les activités et les initiatives locales et nationales et d'assurer leur succès et efficacité, en soutenant, entre autres, le rôle des Conseils Economiques et Sociaux pou assurer la complémentarité des actions menées au niveau régional, et en mettant en place le cadre législatif nécessaire à la réussite d'une approche globale, intégrée et complémentaire. Autres recommandations formulées : impulser la démocratie participative en accordant davantage d'intérêt aux jeunes, impliquer les ONG, le secteur privé et l'ensemble des acteurs concernés par les politiques publiques, et renforcer les capacités des centres de formation œuvrant pour l'appui des réformes destinées à promouvoir les principes de bonne gouvernance, à l'image du Centre de Formation de Caserte du Programme MENA-OCDE. S'agissant de l'investissement, les participants ont appelé au renforcement du climat des affaires dans le but d'attirer de nouveaux investissements, et l'amélioration des capacités concurrentielles du tissu entrepreneurial, notamment celles des PME. Les experts ont préconisé aussi le renforcement de la contribution des femmes, la promotion de l'intégrité et la transparence des affaires, la consolidation de la bonne gouvernance dans les entreprises privées et publiques... Ils ont souligné également la nécessité d'approfondir l'examen de plusieurs aspects portant notamment sur la gestion des marchés publics, la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes et l'implication des jeunes dans le processus d'élaboration des politiques publiques... L'Initiative est dirigée par un Comité de pilotage qui se réunit en principe une fois par an pour examiner les progrès accomplis, discuter du programme de travail et définir des orientations pour les travaux futurs. A souligner enfin que c'est depuis 2009 que le Maroc assure la co-présidence, pour deux mandats successifs, de l'initiative MENA-OCDE pour la gouvernance et l'investissement à l'appui du développement, aux côtés de la Suède et de l'Espagne.