Les adeptes du folklore et des musiques des cimes ont été au rendez-vous, la semaine dernière, avec la 13éme édition du traditionnel et prestigieux festival des fiançailles d'Imilchil, qui reste le fer de lance de la promotion du tourisme de montagne. En effet, le festival se donne pour objectif majeur de servir de point d'échange et d'interaction artistique, sociale et culturelle entre toutes les populations de la région, et même de toutes les populations montagnardes du monde, avec la présence d'un nombre important de visiteurs étrangers, notamment de France, d'Allemagne, d'Espagne, de Belgique... Cette manifestation semble gagner en maturité et en notoriété. Ce qui explique la présence, cette année, de plus de 20 000 visiteurs venus apprécier l'aspect authentique de cet art populaire marocain, expression du génie des ancêtres, qui ont laissé un patrimoine riche et diversifié qu'on doit préserver. Le festival d'Imilchil est devenu un véritable carrefour de civilisations, de cultures et de patrimoine. Sa réputation a dépassé les frontières, il est devenu le rendez-vous, par excellence, de toutes les populations qui habitent les sommets dans les différentes régions du monde. Depuis sa niche aux sommets du Haut Atlas, ce festival a su rayonner et ressembler au tour de lui des milliers d'adeptes des sommets. En effet, les organisateurs ambitionnent de faire de cette rencontre « une célébration des musiques montagnardes non seulement des différentes régions du Maroc mais aussi du monde », cette rencontre culturelle et musicale annuelle, riche en rythmes, en couleurs en significations, a su fédérer autour d'elle beaucoup de monde. Il a pu ainsi contribuer au fil des années au rayonnement de ce célèbre Moussem des Fiançailles d'Imilchil. Cette 13éme édition du festival a connu un succès populaire à l'instar des autres années. Avec la participation à cette foire d'un nombre de troupes folkloriques riches en sons et en couleurs. Un festival qui est à la fois une fête de coutume pour sceller l'acte de mariage à des dizaines de jeunes couples de la région dans les pures traditions ancestrales marocaines. Une occasion annuelle pour les uns et les autres de trouver éventuellement son âme sœur, l'évènement étant également connu aussi sous la dénomination du Moussem d'Isli et Tislit. Une référence à une romantique légende ou il est question de deux jeunes qui se sont rencontrés et aimés d'une passion enflammée. Mais pour leur malheur, ils appartenaient à deux groupes devenus rivaux, pour une affaire que l'histoire n'a pas retenue... Le mariage leur était donc impossible. Ainsi commença leur calvaire. Pour revenir à bout de la bêtise humaine, ils commencèrent une grève de la faim arrosée par leurs larmes. Après quelques temps, la faim, la soif, la tristesse et l'incompréhension eurent raison de leurs corps périssables. Le deuil enveloppa la région. C'est alors qu'un miracle vint rappeler aux hommes leur cruauté : aux deux endroits où les deux jeunes sont morts, deux lacs se formèrent de leurs larmes. Depuis, l'un porte le nom d'Isli, l'autre celui de Tislit (le mari et la mariée en amazigh). Secoués par la douleur et le miracle, les sages des deux tribus prirent une décision historique : « dorénavant, aucun obstacle d'aucune sorte ne viendra entraver l'amour. Même en temps de guerre, les amoureux seront libres de circuler dans les territoires adverses, de s'y marier s'ils le désirent » Pour ne pas oublier cette tragédie et afin de raviver le pacte et le traduire dans la pratique, on décida de tenir un festival annuel à mi-chemin entre les deux endroits du drame : entre les deux lacs : Isli et Tislit. Le festival des cimes rentre dans le cadre d'une vision globale qui a pour objectif le développement durable de la région basé sur la participation effective de la population locale. Le festival s'assigne aussi pour objectif de renforcer le blason de cette région, géographiquement défavorisée, mais culturellement riche d'un passé glorieux. Les premières éditions de ce festival ont déjà contribué à jeter les premiers jalons du développement dans la région dans l'ambition de faire de celle-ci l'une des régions touristiques les plus convoitées au Maroc et dans le monde entier. Encore faut-il lui assurer tous les équipements et l'infrastructure de développement nécessaire qui fait malheureusement défaut. La région reste assez riche en paysages majestueux qui séduisent le touriste avec de multiples sites naturels (verdure, végétation luxuriante, montagnes, sources, lacs...). Nous aurons l'occasion d'y revenir sur les plus beaux sites à visiter dans la région notamment, le Barrage de Bin El Ouidane, les Cascades d'Ozoud, le Pont Imi-n-Ifri, la vallée d'Ait Bouguemez, le Grenier d'Ait Bouguemez, le Site d'Ibakatiouine ou encore le grenier d'Aoujgal et bien sur le Géoparc M'Goun, un véritable paradis des géologues par excellence.