C'est aujourd'hui que débutent les activités de la seconde édition du Festival d'Imilchil. Au programme des tables rondes mais surtout des spectacles de musique des cimes. Situé dans le Haut-Atlas, le village d'Imilchil s'est rendu célèbre grâce à son moussem des fiançailles. Un mousem au cours duquel des centaines de jeunes filles se marient. C'est une manifestation ancestrale et qui est caractéristique de la tribu des Aït Hdidou du Haut Atlas. C'est une célébration qui remonte à des temps immémoriaux, fortement ancré dans l'histoire des Imazighen de la région d'Imilchil. Ces festivités font partie intégrante des mythes fondateurs des Aït Hdidou. Le centre Tarik Ibn Ziad et la province d'Errachidia ont prévu d'organiser le festival d'Imilchil de la musique des cimes. Ce festival en est aujourd'hui à sa deuxième édition et offre aux visiteurs un programme diversifié. Selon les organisateurs, cet événement a été créé dans le but de «défolkloriser» le moussem d'Imilchil et de donner un nouveau souffle à la région. Nouveau souffle dans la mesure où ce festival doit renaître et doit être entretenu pour vivre encore longtemps. Pendant trois jours, les invités pourront apprécier des représentations des troupes d'Ahidous, des danseurs de sabre de Zagora, Amentag, Tamayat et la liste est longue... Ces spectacles auront lieu à partir de 15 heures et sur deux lieux différents. Il s'agit d'Imilchil Village et de Sidi Hmad Oulmghani. La première journée sera marquée par le spectacle des troupes berbères de Tamawayt, Ahidous, Amentag ainsi que d'une présentation d'un groupe amérindien du Canada et de Françoise Atlan. Cette dernière, on se rappelle, s'est produite durant le Festival des musiques sacrées de Fès. Parallèlement aux concerts qui auront lieu chaque soir, les organisateurs ont prévu également des tables rondes autour de plusieurs thèmes. Des thèmes tels que le développement durable et l'environnement, la couverture sanitaire en zone de montagnes, et la scolarisation, action stratégique de développement. Ainsi, les sujets qui seront trâités sont politiques, sociaux et économiques. C'est une façon d'attirer l'attention sur les problèmes que connaît cette région du Maroc et aussi pour essayer de les résoudre. La troisième journée du festival sera marquée par une visite de l'hôpital local d'Imilchil. Il s'agit de faire le point sur les divers besoins de la région en termes d'infrastructures sanitaires pour développer la région. Outre cela, les visiteurs du Festival d'Imilchil auront l'occasion d'assister à une cérémonie de mariage collectif qui fait la célébrité de ce village. Ainsi pour clôturer en beauté cette deuxième édition du Festival de musique des cimes d'Imilchil, les festivaliers vont découvrir un autre spectacle. Pour ceux qui n'y ont jamais assisté, c'est une occasion qui s'offre à eux pour se remémorer le mythe d'Ilsi et de Tilsit. Ces noms évoquent le nom de deux jeunes qui se sont aimés et qui se sont mariés sans l'accord de leurs parents. Les jeunes mariés étaient forcés de s'enfuire, et selon l'histoire, ils ont pleuré toute la nuit. Leurs larmes ont créé les deux lacs Isli et Tislit du nom des deux mariés. Le moussem des fiançailles d'Imilchil célèbre donc l'histoire de cet amour tragique. C'est une façon de rendre hommage à ces amants qui ont souffert dans le but de marier. En somme, pendant trois jours de festivités, les visiteurs d'Imilchil auront l'occasion de découvrir la musique des cimes, de l'apprécier à sa juste valeur. C'est une occasion également d'assister aux mariages collectifs qui font d'Imilchil un mythe célèbre, ancré dans la tradition marocaine.