Les parlementaires marocains Rkiya Eddarham et Lahcen Mahraoui, membres du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), ont été expulsés manu militari d'une rencontre sur le Sahara, tenue jeudi au sein du parlement suédois, dans un signe clair de la partialité flagrante des organisateurs. Préférant n'écouter que les allégations recassées par les représentants des séparatistes, avec en tête la dénommée Aminatou Haidar, ces organisateurs, dont certains membres des partis des Socio-démocrates et des Verts connus pour leur soutien aveugle au Polisario, ont empêché toute voix discordante, en totale contradiction avec les principes de liberté d'expression qu'ils prétendent défendre au nom de la démocratie suédoise. Devant l'assistance médusée, M. Mahraoui a dénoncé ce geste agressif et injustifiable qui n'honore pas les valeurs démocratiques et de libre opinion que Stockholm ne cesse de mettre en avant comme les fondements de sa Constitution et les principes de base de sa diplomatie. "Honte! Où sont ces valeurs de démocratie et de libre expression, si nous ne pouvons même pas donner notre point de vue en tant que Sahraouis, lesquels sont les réels représentants de la grande majorité de la population du Sahara", a-t-il lancé avant d'être conduit de force en dehors de la salle. "Nous avons attentivement écouté les allégations, les contre-vérités et les insultes proférées par Aminatou Haidar et ses amis avant de demander la parole de la manière la plus civilisée pour éclairer l'assistance sur l'autre point de vue majoritaire autour de ce différend régional", a pour sa part indiqué Mme Edderham, clairement déçue aussi de se voir ainsi traiter dans ce haut-lieu de la démocratie suédoise. Anticipant cette attitude hostile des organisateurs, Mme Edderham et M. Mehraoui ont distribué dans la salle une "lettre ouverte adressée par deux sahraouis de souche à qui de droit" dans laquelle ils battent en brèche les arguments fallacieux des séparatistes, détaillant les raisons réelles des souffrances des Sahraouis affectés par ces 40 ans de conflit, à savoir la politique de l'Algérie, créateur et mentor du polisario, et son hostilité systématique à toute solution de compromis pour clore ce dossier. Le document met en avant aussi la réalité sur le terrain aussi bien dans les provinces du Sud du Maroc que dans les camps de Tindouf, les menaces que représente la persistance de ce conflit sur la paix et la sécurité régionales et l'impératif pour la Suède de s'en tenir au processus de l'ONU en vue de l'application de la proposition d'autonomie, seule voie permettant une issue pacifique et mutuellement acceptable.