La population mondiale augmente plus lentement et vieillit à une vitesse sans précédent. Alors que la population mondiale a triplé depuis l'époque du baby-boom de l'après-guerre (figure 0.5a), la croissance de la population ralentit considérablement (figure 0.5b). Après une augmentation continue sur cinquante ans, la proportion des individus âgés de 15 à 64 ans, la population en âge de travailler typique, a atteint un pic en 2012 et commence aujourd'hui à diminuer. L'accroissement de la part des personnes à charge est lié à l'accroissement de la part des personnes âgées. Ces tendances généralisées, le ralentissement de la croissance de la population et le vieillissement de la population, ont été modelées par le déclin constant des taux de fécondité et une amélioration rapide de l'espérance de vie. Dans les années cinquante, les taux de fécondité totaux s'élevaient à plus de 5 enfants par femme, mais depuis ont chuté à 2,45 naissances par femme en 2015. Un nouveau déclin est prévu d'ici 2050. Parallèlement, l'espérance de vie moyenne à la naissance a augmenté, passant de 47 ans en 1950 à 72 ans en 2015, et s'est accompagnée d'une baisse de la mortalité infantile. Les décennies à venir devraient montrer de nouvelles améliorations en termes d'espérance de vie, bien qu'à un rythme moins rapide que par le passé. Les dynamiques de la population mondiale s'expliquent principalement par la transition démographique des pays en développement. La réduction des taux de mortalité et des taux de fécondité, encore élevés, ont débouché sur une explosion du nombre des enfants dans les pays en développement dans les années 60 et 70, alors que la croissance de la population s'était ralentie dans les pays à revenu élevé. Dans la plupart des pays en développement (hors pays d'Europe et d'Asie centrale, à plus faible taux de fécondité), la croissance démographique a repris et la pyramide des âges s'est inversée avec l'accroissement de la part des enfants. La croissance démographique s'est ensuite ralentie avec la chute de la fécondité. La part de la population en âge de travailler s'est accrue et les populations ont commencé à vieillir rapidement, en partie grâce à l'amélioration de l'espérance de vie, tout particulièrement en Asie de l'Est et dans le Pacifique. À ce moment-là, les taux de fécondité ont considérablement chuté dans de nombreuses régions en développement, dans certains cas atteignant des niveaux en deçà du seuil de remplacement. Un ralentissement mondial de la croissance démographique s'en est suivi, une diminution de certaines populations de plusieurs pays étant maintenant attendue. L'Afrique subsaharienne, exception à la règle des régions en développement, enregistre encore des taux de fécondité et de mortalité élevés, une faible espérance de vie et une lente progression du VIH/SIDA. L'évolution démographique a un large impact sur la part de la population mondiale vivant dans les pays en développement. En 1950, 32 % de la population mondiale vivait dans des pays à revenu élevé. La population des pays en développement d'Asie de l'Est et du Pacifique, dont certains ont enregistré les baisses de fécondité les plus rapides et les plus grandes améliorations de l'espérance de vie au cours des dernières années, représentaient 29 % de la population mondiale tandis que la population des pays de l'Afrique subsaharienne, région ayant connu les plus modestes améliorations, n'en représentait que 7 %. En 2015, cette répartition a considérablement changé : les pays à revenu élevé ne représentent plus que 17 % de la population mondiale et l'Afrique subsaharienne 14 %. La part des pays en développement de l'Asie de l'Est et Pacifique est restée sensiblement la même.