Le régiment de la séquestration présidentielle-pardon de la sécurité présidentielle, enfin comme il convient d'appeler ce régiment au Burkina Faso- a joué et a perdu. En perpétrant un coup d'Etat contre la transition en cours dans ce pays, cette garde prétorienne a montré son ambition démesurée qui n'est d'autre que le retour de son mentor Blaise Compaoré, chassé au pouvoir par la révolution d'octobre 2014. Ne voulant rien entendre ni voir, il voulait coûte que coûte se cramponner au pouvoir contre la volonté de son peuple qu'il a dirigé pendant 27 ans. Pour ce faire, il n'a rien trouvé de mieux que de se livrer à un ènième tripatouillage de la Constitution. Un entêtement qui lui sera fatal. La suite est connu... Le RSP, qui était à sa quatrième tentative de saboter la transition, s'est vue une opposition farouche de la population, de la classe (à part les barons du CDP, l'ancien parti au pouvoir), la communauté internationale, l'UA et l'organisation sous régionale qu'est la CEDEAO avant que le forces loyalistes à la transition ne rentrent en scène. Ces dernières avaient lancé un ultimatum au RSP. Le pire a été évité de justesse. Et ce fut la fin d'une semaine de folie qui s'était emparée de la capitale burkinabè et qui a failli embraser tout le pays. Le général Diendéré, à l'origine de ce coup de force, a fini par reconnaitre que le plus gros tort avait été de faire ce putsch. Ce n'est pas tout puisqu'il dira « Pour moi, le putsch est terminé, et on n'en parle plus, a-t-il affirmé. Je déplore dans un premier temps les différentes victimes - parce qu'il y a eu quand même des victimes, il y a eu des blessés -, ça c'est mon très grand regret. Il y a eu des dégâts matériels. C'est un très grand regret pour moi. Je crois que nous avons tiré les leçons pour l'avenir. » Sur la question de savoir s'il craignait de devoir répondre de ses actes devant la justice, le général Diendéré a affirmé qu'il assumerait « pleinement toute [sa] responsabilité. Cela veut dire que je ne vais pas nier qu'il y a eu des morts lors de ces événements », a-t-il précisé. Avant d'ajouter : « Le plus gros tort a été de faire ce putsch, parce qu'aujourd'hui, lorsque l'on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre des actions de ce genre. Enfin, cela s'est passé. Nous avons su que le peuple n'était pas favorable à cela, c'est pour cela que nous avons tout simplement abandonné. » Cri d'impuissance ou une façon hypocrite de se faire pardonner vu que tout le monde demande sa tête. Il appartiendra au peuple burkinabè de trancher sur cette question. Toujours est-il que sa volonté et sa détermination de préserver sa démocratie sont implacables. Elles résisteront aux forces anti démocratiques. Ni les canons, ni les matraques, ni les gaz lacrymogènes encore moins les intimidations ne viendront à bout d'un peuple épris de justice, de paix et de vivre ensemble. Une belle leçon de bravoure et de démocratie.