Le Maroc a souligné, lundi à Paris, l'importance d'aboutir à un accord universel, équilibré et juste, lors de la conférence des Nations unies sur le climat (COP 21), prévue en décembre prochain dans la capitale française. Conduite par la ministre déléguée chargée de l'Environnement, Hakima El Haité, la délégation marocaine, qui a pris part les 6 et 7 septembre aux deuxièmes consultations ministérielles informelles pour préparer la COP 21, a également mis l'accent sur la nécessité d'un soutien financier et technologique aux efforts nationaux à travers le financement climatique qui sera mis en place par l'accord de Paris. La délégation marocaine a, par ailleurs, exprimé les positions du Maroc sur le renforcement du financement, des capacités et de la technologie que ce soit pour l'adaptation ou l'atténuation, mettant l'accent en particulier sur les efforts menés par le pays pour l'adaptation au changement climatique dans le secteur de l'agriculture, de la gestion de l'eau et de la foresterie. Elle a aussi passé en revue les programmes d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique et gestion des déchets mis en place par le Maroc et qui contribuent aux efforts d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, relevant en outre la nécessité d'un soutien financier et technologique aux efforts nationaux à travers le financement climatique qui sera mis en place par l'accord de Paris. Préparation de la future présidence marocaine pour la COP22 La délégation a, d'autre part, tenue des réunions bilatérales avec la partie française en préparation de la future présidence marocaine pour la COP22, et en perspective des réunions à venir notamment la réunion sur les Contributions nationales dans le cadre de la convention climat (INDC) prévue les 12 et 13 octobre prochain à Rabat. Ces consultations, marquées par la participation de plus de 60 délégations, dont une quarantaine à niveau ministériel, ont abordé les enjeux importants de la négociation que sont les moyens de mise en œuvre de l'accord, le financement, les transferts de technologies, le renforcement des capacités, l'adaptation au dérèglement climatique et la question des pertes et dommages. Les sujets sur lesquels un consensus a été atteint concernent la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement pour faire face aux changements climatiques, et cela en développant un dispositif au sein du futur accord de Paris. Concernant le financement, les ministres se sont mis d'accord sur son importance par rapport aux pays en développement, notamment pour atteindre d'ici 2020, 100 milliards de dollars de financement climatique par an. Par contre pour l'après 2020, les participants ne sont pas parvenus à donner plus de visibilité. Les pays développés attendent les résultats des travaux en cours par un Comité de l'OCDE pour fournir plus de clarté et prévisibilité des financements après 2020, année d'entrée en vigueur du futur accord de Paris. Atteindre la résilience aux changements climatiques Le transfert de technologies a été aussi souligné par l'ensemble des ministres comme étant un moyen important pour atteindre la résilience aux changements climatiques et réduire leurs effets néfastes. Cependant des divergences persistent sur l'accès des pays en développement aux technologies climatiques adéquates. Les premières consultations se sont tenues les 20 et 21 juillet à Paris et ont permis d'échanger sur l'équilibre général de l'accord, son niveau d'ambition et le degré de différenciation qui doit être retenu pour tenir compte des situations et des niveaux de développement différents des Etats membres des Nations unies. La 21ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) se tiendra du 30 novembre au 11 décembre dans la capitale française avec la participation de 196 pays qui doivent y sceller un accord limitant à 1,5 ou 2 degrés les émissions de gaz à effet de serre. Cet accord doit aussi donner les moyens aux pays les plus vulnérables de s'adapter aux impacts du changement climatique et ainsi protéger leurs droits, notamment l'accès à l'eau, le droit à l'alimentation, le droit à un habitat décent et la justice sociale.