Mercredi dernier, un couple d'allemands est arrivé à l'aéroport d'Agadir El Massira afin de passer 15 jours de vacances. Les allemands étaient accompagnés de leur fils de 14 ans. Les réservations des billets, hôtels voiture de location et excursion étaient faites par internet. Mineur, car âgé de 14 ans, mais titulaire d'une carte d'identité, le jeune s'est vu refuser l'entrée à la frontière parce qu'il n'avait pas de passeport. Résultat le jeune allemand a été effectivement refoulé, aux frais de ses parents, à travers un vol régulier sur Casablanca avec escale de quelques heures et une continuité sur Munich où l'attendaient ses grands parents pour l'accueillir. Les parents ne voulaient pas accompagner leur enfant car ils avaient tout payé par internet pour un séjour de 15 jours. On imagine bien que le séjour touristique est des plus affecté et des plus perturbé. Erreur d'interprétation Il est certain que qu'une certaine « logique » voudrait qu'on laisse l'enfant entrer puisque accompagné de ses parents, que la réservation de l'hôtel est faite en bon et dû forme à Agadir. Pour les services compétents, c'est l'application texto des textes qui est de règle, pas l'esprit du texte, ni de dérogation sans justificatif clair. Selon les déclarations des parents, les autorités au départ de Munich leur auraient dit, qu'en tant que mineur accompagné de ses parents en vacances, les collègues marocains ne poseraient pas de problèmes, pour l'entrée d'un mineur, pour découvrir le Maroc accompagné de ses parents, dans le cadre d'un séjour touristique ! L'erreur d'interprétation serait donc la cause principale de ce refoulement, quoique les parents devraient s'assurer d'avoir le passeport de leur enfant, pour le voyage, même s'il est mineur et accompagné. Une bonne communication doit être menée Voilà qu'est posée une fois encore la question de l'entrée au Maroc aux touristes avec la carté d'identité sous réserve qu'être encadrées par un TO ou une agence de voyage et de soumettre la liste du groupe (8 personnes minimum) 72 heures avant, à l'approbation des services compétents de l'Intérieur. Sauf qu'il y a un oubli de taille. Les touristes réservent de plus en plus et paient par internet tout le séjour, à travers la formule du packaging dynamique (réservation de billet d'avions, hôtel, location de voiture, excursion, etc) comme c'est le cas pour le couple d'allemands dont le fils a été refoulé. Alors pour sortir de cet engrenage, les autorités marocaines doivent exiger comme partout, la présentation d'un passeport pour entrer dans le territoire national (groupe de touristes ou pas, mineurs ou majeurs). Et ainsi éviter toute confusion à ce sujet. Ceci dit, une bonne campagne de communication doit être faite par les différents départements ministériels concernés (Intérieur, Affaires Etrangères, Tourisme) vis à vis des professionnels du tourisme étrangers et nationaux. On doit être clair une fois pour toute. Le Maroc est souverain et prend les décisions qu'il juge nécessaires. Recommander dans tous les cas la détention d'un passeport Il faut dire que cette histoire d'entrer au Maroc, sans passe port, notamment pour les touristes français, ne trouve pas le suivi administratif et réactif qu'il faut. A ce sujet lechotouristique (journal spécialisé français) précise dans un article à ce sujet : « Dans le doute et sans "précisions opérationnelles", Thomas Cook France, comme TUI France et les voyagistes du Seto dans leur ensemble, s'en tiennent donc à l'obligation de passeport. "Face aux difficultés et incertitudes d'interprétation et d'application de cette règle dérogatoire, le Seto préconise à ses membres de recommander dans tous les cas la détention d'un passeport en cours de validité pour se rendre au Maroc", indique le Syndicat des Entreprises de Tour-Operating sur son portail SIS. Nous n'avons eu aucune communication officielle ni précision d'application concernant cette circulaire", déplore François Malcuit, directeur des transports de Thomas Cook/ Jet Tours. "On ne sait pas où ni à qui adresser ces listes. Nous avons tenté de le faire sans succès il y a encore quelques jours. Bref, il est impossible de faire partir des clients dans ces conditions avec leur seule carte d'identité". S'aligner sur la réglementation internationale "Nous considérons qu'il y a, encore, un manque de visibilité sur une mise en pratique cohérente de ce dispositif", regrette Jurgen Bachmann, secrétaire général du Seto. Le passeport reste la règle sans exception De même, sur son site de Conseils aux voyageurs, le Quai d'Orsay n'a pas modifié ses consignes du 25 juin dernier et continue de préciser, en date du 27 août, que "Pour un séjour égal ou inférieur à trois mois, le passeport en cours de validité est obligatoire, y compris pour les groupes en voyages touristiques organisés". Moralité de l'histoire : appliquons les textes réglementaires, sans trop vouloir faire des faveurs qui se retournent contre le tourisme et contre la promotion du produit touristique marocain. Il est de règle, partout, d'avoir un passeport pour partir à l'étranger. Qu'on s'aligne sur la réglementation internationale une fois pour toute, pour mettre fin à une situation qui fait couler beaucoup d'ancre et de salive, au soin des professionnels du tourisme et des partenaires internationaux. Il faut le signaler clairement avec une bonne communication et clore définitivement ce chapitre. A bon entendeur, salut.