Mohamed Hiba Belhiba, président de l'organisation humanitaire "Danish Relief Group", dont le siège social est situé au Danemark, est scandalisé. Contacté par téléphone, M. Belhiba trouve, en effet, "inadmissible et regrettable qu'un conteneur (MSKU/8093181) de plusieurs tonnes d'articles (équipement bureautique, matériel scolaire, fauteuils roulants, etc,..), destiné à l'équipement de la Maison Familiale Rurale de l'Education, Orientation et de Formation d'Oulad Said, sise dans la province de Settat, par le biais de la "Fondation Lakhsam Access", végète depuis plus d'un mois au port de Casablanca, à cause d'une triste histoire montée de toute pièces par les services de l'Entraide Nationale d'Oulad Said, qui trouvent que "le don Danois dépasse les besoins de la Maison Familiale Rurale d'Oulad Said"....Une couleuvre difficile à avaler ! Mme Zazouli Saadia, présidente de la Maison Familiale Rurale n'en revient pas, non plus. Conséquence immédiate: les frais de surestaries augmentent de jour en jour, jusqu'à dépasser aujourd'hui plus de 20.000 dirhams. Dans un 3ème rappel, les services portuaires concernés du port de Casablanca ont invité la Fondation Lakhsam Access à récupérer le conteneur, après l'expiration de la franchise, et que des charges de surestaries vont maintenant être facturées pour cet arrivage. Un ultimatum de 10 jours lui a été donné pour trouver une solution, sinon, ils seront dans l'obligation d'exercer leurs droits mentionnés sur la clause 22 des termes du connaissement. Ceci finira en une vente aux enchères de toute la marchandise dudit conteneur, aux frais et risques du client, comme définis ci-dessous, afin de couvrir les frais qui leur sont dû. Vivement une enquête, qui s'impose dans une telle situation ! Rappelons que les Maisons familiales rurales au Maroc sont nées pour répondre au défi majeur de l'éducation des jeunes ruraux, qui souffrent de nombreux handicaps : éloignement de l'école du domicile, absence de centres de formation professionnelle, disparités culturelles, programmes inadaptés aux réalités... On estime à un million le nombre de jeunes déscolarisés dans le milieu rural marocain. Pour répondre à cette problématique, les Maisons familiales rurales marocaines ont fait le choix, pour l'instant, de proposer un cycle de formation qui prend appui sur les besoins locaux de l'agriculture : élevage laitier, cuniculture, arboriculture, maraîchage, mécanique... Le nombre d'associations Maisons familiales rurales (MFR) au Maroc dépasse aujourd'hui la dizaine. A ce jour, neuf (Mechra Belksiri, Souss Massa, Chtoucka, Elguardane, Ouled Yahia, Aguelmous, Aït Attab, Oulad Saïd, Bejaâd) accueillent des élèves. Deux associations (Sidi Hcine et Bni Khloug) ont été créées en mai 2009. Une MFR, celle d'Aïn Aouda, qui date de plusieurs années, n'a plus d'élève et une autre, la plus ancienne, Boujedyane, est en marge du mouvement. D'autres projets ont fleuri (Mejjet, Oulmès) et continuent de fleurir ici et là. Deux MFR ont été également fondées (Imlil, Sidi Slimane), mais n'ont jamais démarré leurs activités.