Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a réitéré son appel, à Genève, à fixer à 18 ans l'âge minimum des travailleurs domestiques dont une grande partie sont des jeunes filles. "La majorité écrasante de ces travailleurs sont des filles issues de milieux pauvres et sont victimes de déperdition scolaire et des réseaux d'intermédiaires", a déclaré Mme Rabia Naciri, membre du CNDH, devant le Conseil des droits de l'Homme. S'exprimant lors d'un débat à l'occasion de la Journée annuelle de discussion sur les droits des femmes, Mme Naciri a souligné que la nature et les conditions dans lesquelles s'exerce le travail domestique sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant. Le conseil, a-t-elle dit, accorde une attention particulière au cadre juridique de la lutte contre la violence faite aux femmes, compte tenu de "l'ampleur de sa propagation en tant que forme de discrimination en soi". Citant l'enquête nationale sur la prévalence de ce phénomène, la représentante du CNDH a indiqué que le milieu conjugal demeure le principal foyer de violence à l'égard des femmes avec un taux de prévalence de 55 pc, et que le taux de prévalence de la violence psychologique et morale s'élève à 48 pc. Pour ce qui est du cadre juridique en la matière, l'institution nationale avait publié un mémorandum définissant le cadre normatif à adopter dans l'élaboration d'une loi y afférente, tout en prévoyant des mesures spécifiques de protection, de pénalisation et de réparation des préjudices subis par les victimes. Mme Naciri a expliqué que le cadre en question s'étend à d'autres mesures de nature préventive en lien avec le rôle de l'éducation dans le changement des mentalités ainsi qu'à la place des médias dans la lutte contre les stéréotypes à l'égard des femmes. Elle a dans ce sens rappelé que le CNDH recommande au gouvernement d'adhérer à la convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence faite aux femmes et la violence domestique, adoptée en mai 2011. Le Conseil national des droits de l'Homme avait pris part, mardi dernier, au débat annuel du conseil des droits de l'Homme sur les moyens de garantir l'exercice du droit à l'éducation par toutes les filles sur un pied d'égalité. A cette occasion, la délégation du conseil a plaidé pour des mesures d'accompagnement des filles dans leur parcours scolaire et pour l'ancrage de l'approche genre auprès de tous les acteurs concernés.