La mission permanente du Maroc à l'ONU a organisé, lundi 1er mai, au siège des Nations Unies à New York, un séminaire international de recherche sur : "société civile et Organisations Non-Gouvernementales dans les régions autonomes : rôle et responsabilités". Ce séminaire a eu pour objectif de mettre en exergue l'Initiative marocaine pour l'autonomie de la Région du Sahara à la lumière des efforts déployés par le Maroc en termes de développement économique, socio-culturel, environnemental et humain de cette partie du Royaume. Il a offert une occasion de comparer les pratiques suivies dans les régions autonomes du Nord-Est de l'Inde, du côté Atlantique au Nicaragua, de Vojvodine en Serbie et d'Andalousie en Espagne, au sujet du rôle spécifique dévolu aux organisations non gouvernementales représentant la société civile. Le séminaire a été présidé par Marc Finaud, Conseiller principal au Centre de Politique de Sécurité de Genève et animé par des experts, chercheurs et académiciens venant des quatre pays en question, en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale. Dans son intervention d'ouverture, M. Finaud a rappelé les dispositions de l'Initiative marocaine pour l'autonomie de la Région du Sahara concernant le respect des droits de l'Homme et le rôle des organisations de la société civile quant à cet aspect du statut d'autonomie. Il a relevé que le nombre et le champ d'activité des ONG n'ont cessé d'augmenter au Maroc, estimant leur nombre actuel à quelque 51.000, dont plus de 3.000 dans les provinces du Sahara. Il a ajouté, à cet égard, que l'une des provinces sahariennes compte un taux de 376 ONG pour 100.000 habitants, soit plus de deux fois et demie la moyenne nationale. M. Finaud a également précisé que les autorités marocaines ont récemment et sur recommandation du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), enregistré des associations professant des thèses séparatistes pour le Sahara, concluant que cela dénote le sens de la liberté d'expression et d'association au Maroc. Analyses comparatives avec le Sahara marocain La présentation de Rita Manchanda, directrice de la recherche au sein du forum d'Asie du sud pour les droits de l'Homme, s'est focalisée sur le cas de la région autonome du Negaland au Nord-Est de l'Inde. Elle a, par la suite, procédé à une analyse comparative de ce cas avec celui de l'autonomie proposée par le Maroc pour ses Provinces du Sud, notamment en termes de protection des droits de l'Homme, des droits fondamentaux, de promotion de droits sociaux et culturels, de souveraineté économique et de reconnaissance du rôle des ONG. Et de conclure en soulignant que l'expérience indienne fourni d'importantes leçons dont le Maroc peut s'inspirer pour la mis en œuvre de l'autonomie au Sahara. Pour sa part, la coordinatrice des Femmes afro-caraïbes, Socorro Woods, a présenté les statuts des deux régions autonomes atlantiques au Nicaragua. Elle a analysé les similarités et les différences entre les dispositions de l'autonomie de ces deux régions et celle du Sahara, en comparant les textes des Constitutions des deux pays, ainsi que les lois nationales régissant l'autonomie. Elle s'est focalisée particulièrement sur la protection des droits des femmes, la liberté d'association, la reddition des comptes, les mécanismes de coordination Etat-société civile et le rôle de la société civile dans la protection des droits de l'Homme. Pour Mme Woods, la société civile est le gardien de l'autonomie et des droits de l'Homme. Quête de l'autonomie et défense des droits de l'Homme Hedvig Morvai, directrice exécutive du Fonds Européen pour les Balkans, a exposé l'historique de la Vojvodine en Serbie et les différents aspects relatifs au Statut d'autonomie de cette région. Elle a présenté plusieurs exemples applicables de la Vojvodine au Sahara, notamment en ce qui concerne le traitement des violations passées et la focalisation sur l'avenir, le rôle des jeunes, l'utilisation de l'art et de la culture, l'éducation politique et la coopération régionale. Quant à Angustias Hombrado Martos, chercheuse au département des sciences politiques et d'administration publique de l'Université de Madrid, elle a décliné le modèle d'autonomie de la région d'Andalousie, en détaillant les similitudes et les liens historiques, culturels et économiques entre cette région et l'ensemble des régions du Maroc, notamment au Sahara. Dans ce contexte, Mme Martos a abordé, plus particulièrement, la réglementation et le traitement des droits de l'homme dans la région espagnole de l'Andalousie, ainsi que la participation des organisations de la société civile dans la quête de l'autonomie et la défense et la protection des droits de l'Homme. Pertinence de la nouvelle politique migratoire marocaine Le directeur général de l'Organisation Internationale pour la Migration (OIM), M. William Lacy Swing a, par ailleurs, félicité le Maroc pour "sa nouvelle politique migratoire". "Je félicite le gouvernement du Royaume du Maroc pour le nouveau plan migratoire initié sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI", a notamment indiqué M. William Lacy Swing lors d'un point de presse à l'issue d'un entretien avec la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida. Le directeur général de l'Organisation Internationale pour la Migration a ajouté que "l'élaboration de trois lois sur l'immigration, l'asile et la lutte contre la traite des êtres humains traduit la pertinence de la politique marocaine en matière de migration". M. Lacy Swing a également salué "la politique sud-sud qui lie le Maroc aux pays d'origine (de l'immigration) et la création du comité interministériel en charge de cette question". Il a également émis le souhait de voir des projets communs se mettre en place pour soutenir la politique du Royaume du Maroc en la matière.