COFACE, un leader mondial de l'assurance-crédit, vient de rendre publique une importante étude sur le comportement de paiement des entreprises, réalisée entre le 17 mars et le 8 avril 2015 sur un échantillon de 307 entreprises s'activant dans les industries de transformation, le commerce et la distribution et le secteur de la construction. « Après avoir initié depuis 2003 une étude sur les délais de paiement en Chine et dans sept autres pays asiatiques, Coface a souhaité mettre en place les mêmes indicateurs au Maroc. L'ambition de cette étude est de pouvoir restituer aux opérateurs économiques marocains, sur une base semestrielle, un outil de pilotage qui leur permettra de prendre les meilleures décisions », explique Frédéric Louat, directeur de Coface Maroc. Il en ressort ainsi que les chèques et les virements bancaires apparaissent comme les moyens de paiement privilégiés par les entreprises marocaines. Viennent ensuite les effets de commerces, le règlement en espèces, puis, dans une moindre mesure, les crédits. Il ressort également de cette étude que le crédit est une pratique très répandue dans les entreprises marocaines. 90% de l'échantillon assure accorder en effet des facilités de paiement à leurs clients. Le raison principale avancée par les entreprises pour consentir des crédits est liée à une exigence de leurs clients. Le délai de paiement dans la moyenne européenne Autre point soulevé par l'étude : le délai de paiement le plus couramment consentie varie entre 30 et 60 jours (39% des entreprises), au même titre que la moyenne des pays européens. En ce qui concerne le délai maximal de crédit accordé par les entreprises marocaines à leurs clients, plus de 30% des entreprises précisent qu'elles accordent un délai supérieur à 120 jours et 27% un délai compris entre 60 et 90 jours. De plus, 62% des entreprises considèrent que ces délais de crédit ont tendance à s'allonger. La durée moyenne des retards de paiement est, pour sa part, de 30 jours après la date d'échéance de la facture et peut aller jusqu'à 210 jours dans 7% des cas. Néanmoins, les ratios d'impayés semblent relativement importants. 28% des entreprises déclarent, en effet, un ratio d'impayé supérieur à 10%. Les entreprises qui souffrent le plus de cette situation sont celles du BTP, des nouvelles technologies et des services. Pour COFACE, les liquidités des entreprises sont les premières impactées par les retards de paiements. Hausse des retards de réglement des grandes entreprises COFACE souligne, dans le même ordre d'idées, que les grandes entreprises (GE) sont celles pour qui les retards de paiement auraient le plus tendance à augmenter. Les TPE (Toutes Petites Entreprises), au contraire, une stabilisation de leurs retards de paiement. Ce résultat semble cohérent avec ceux observés dans d'autres pays. « Si la question des retards de paiements semble être un déterminant secondaire dans la décision d'investir des entreprises marocaines, en revanche, les retards de paiement ont un impact direct sur la décision d'embaucher », affirme COFACE. Et d'ajouter que, d'une manière générale, la hausse des délais de paiement révèle non seulement la mauvaise santé financière d'une entreprise mais elle est susceptible d'entraîner des réactions en chaîne sur l'ensemble de ses fournisseurs. Prise en charge du risque par un tiers Pour rappel, c'est depuis 2011 que le Maroc a mis en place depuis 2011 une réglementation permettant l'encadrement des délais de paiement afin, d'harmoniser les pratiques des entreprises dans ce domaine. L'étude en question souligne, par ailleurs, que la gestion des crédits-clients est assurée, dans l'ordre par la direction générale, le service financier et le service des ventes. Seulement 13% de l'échantillon ont un service dédié à cette gestion. En outre, 80% des entreprises ne font pas appel à un tiers pour prendre en charge le risque de crédit. Cependant, parmi celles qui s'assurent contre le risque de non-paiement, plus de 40% affirment faire appel à un assureur crédit, 15% favorisent l'affacturage, 13% délèguent cette gestion aux banques et 13% font appel aux sociétés de recouvrement. Côté perspectives économiques des entreprises marocaines, 38% des entreprises prévoit une amélioration de la conjoncture marocaine, et 40% prédit une stabilité. S'agissant des entraves au développement des entreprises, les raisons avancées par 30% des entreprises sont l'excès de concurrence ; les difficultés de financement et la faiblesse de la demande.