Le ressort que le Maroc exporte en moyenne 1,4 milliard de dollars chaque année en produits halieutiques. De son côté, le continent africain importe en moyenne, sur la période 2008-2012, près de 3,9 milliards de dollars de ces produits, dont uniquement une proportion de 5,6% est d'origine marocaine. L'analyse des exportations marocaines vers l'Afrique montre que les conserves de poissons constituent l'essentiel de ces exportations avec une part de marché de 19%. Pour ce qui est des poissons frais, les exportations du Maroc représentent moins de 2,5% de la demande africaine. Quant aux crustacées/mollusques, la part du Maroc est quasi nulle. D'un autre côté, les échanges des produits halieutiques du Maroc avec l'Afrique ne représentent que 15% de la valeur totale des exportations marocaines en ces produits et se limitent essentiellement aux conserves de sardines dont environ 19% des exportations est destiné vers l'Afrique. Ces constats permettent ainsi de conclure que, globalement, les exportations marocaines des produits halieutiques vers le marché africain recèlent d'importantes marges de progression à exploiter. L'examen de la présence des exportations marocaines des produits de la pêche dans les différents pays africains, se caractérise par une forte granularité. Ainsi, sur un nombre total de pays africains, le Maroc est présent sur environ 45 pays. Toutefois, la part de chaque pays dans le total des exportations marocaines des produits halieutiques demeure limitée et ne dépasse guère 1% pour la majorité des pays à l'exception du Nigéria, du Ghana et de l'Angola avec respectivement des parts de 1,67%, 1,54% et 1,13%. Cette situation est constatée, notamment, au niveau des pays voisins du Maroc et qui sont de grands importateurs de produits de la mer tels que la Libye (0,15% des exportations marocaines) ou l'Egypte (0,47%). A noter, à ce titre, les parts nettement plus importantes de certains pays européens dans les exportations halieutiques marocaines, tel que l'Espagne qui en absorbe à lui seul, en moyenne, 45%. Quant à la dynamique des exportations sur chaque marché, telle que mesurée par l'évolution annuelle moyenne des exportations sur la période 2009-2013, elle demeure marquée par une forte hétérogénéité d'un pays à l'autre. Ainsi, on note une progression positive et significative sur les principaux marchés clients qui contraste avec un recul sur certains débouchés, notamment le Togo (-6%), la Guinée Equatorial (-30%) et le Gabon (-3%). Néanmoins, une dynamique plus importante a été constatée au niveau de certains marchés dans lesquels la présence des exportations marocaines des produits de la mer demeure limitée, à l'instar du Cameroun (+98%),du Madagascar (+95%) et de l'Ouganda (+60%). Eu égard à ce qui précède, il ressort donc que les exportations marocaines en produits de mer sont fortement dispersées entre la quasi-totalité des pays de l'Afrique, avec des parts qui demeurent très limitées pour l'ensemble et dont la progression ne semble pas suivre une stratégie définie. Conserves de sardines : Forte présence au Nigéria, au Congo, au Ghana et en Angola Si l'analyse d'ensemble fait ressortir un fort potentiel pour les exportations du Maroc en produits de mer vers l'Afrique, il n'en demeure pas moins que la situation varie, sensiblement, selon les types de produits exportables par notre pays. Pour les conserves de sardines, dont le Maroc détient une position de leader sur le marché mondial, le Maroc constitue le principal fournisseur de quelques pays d'Afrique classés parmi les premiers importateurs de ce continent. Ainsi, les exportations marocaines de conserves de sardines représentent respectivement 93% de la demande extérieure totale du Nigéria, 80% de la République Démocratique de Congo, 72% du Ghana et 68% de celle de l'Angola. Néanmoins, le Maroc exporte de très faibles quantités de conserves de sardines vers l'Afrique du Sud (avec une part de marché de seulement 0,3%), premier marché importateur de ce produit non seulement au niveau de l'Afrique mais aussi à l'échelle mondiale. Ainsi, un important manque à gagner reste donc à explorer au niveau de ce premier marché de conserves de sardines, caractérisé par une forte dynamique de demande d'importation (+ 80% entre 2006 et 2012). Poissons frais, vivants ou congelés : Moins de 1% des importations africaines Quant aux poissons frais, vivants, réfrigérés ou congelés, qui constituent l'essentiel des importations du continent africain en produits halieutiques (63% de ses importations sur la période 2008-2012), le Maroc joue un rôle timide en tant que fournisseur de ces importations puisqu'il n'en couvre que moins de 1%. Par pays, les exportations du Maroc de poissons frais représentent une part de 8% du deuxième marché africain importateur de poisson frais à savoir la Côte d'Ivoire et de 24% du marché du Ghana, cinquième importateur à l'échelle du continent. Il y a lieu de noter que le Maroc reste, totalement, absent du plus grand marché africain demandeur de poissons frais, en l'occurrence le Nigéria qui est classé depuis plus de 10 ans premier importateur africain de ces produits (avec 763 millions de dollars en moyenne sur la période 2008-2012). Ceci, alors que les exportations marocaines en ces produits ont été estimées en moyenne à près de 263 millions de dollars, destinées essentiellement vers l'Europe. De même, l'Egypte et le Cameroun sont devenus, depuis 2006, parmi les premiers importateurs africains de poissons frais et représentent des marchés à forte dynamique de croissance non encore exploités par les exportations marocaines.