La situation en Ukraine a été largement discutée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 qui s'est achevée, hier, à Lübeck, dans le nord de l'Allemagne. Le gouvernement canadien va envoyer environ 200 instructeurs militaires en Ukraine, rapporte, mardi 14 avril, le service de presse du premier ministre du Canada Stephen Harper. Cette mission de formation et de soutien des forces ukrainiennes vise à aider l'Ukraine "dans les efforts qu'elle déploie pour maintenir sa souveraineté, la sécurité et la stabilité face à l'agression extérieure (...) Le gouvernement canadien a, depuis le début du conflit en Ukraine, reconnu "la souveraineté territoriale" du pays et condamné "l'occupation illégale" par la Russie, notamment de la Crimée, lit-on dans le communiqué. Le document précise que "ce contingent des Forces armées canadiennes aura pour mission d'assurer l'élaboration et l'exécution de programmes de formation et d'offrir du renforcement des capacités militaires destinées au personnel des forces ukrainiennes". Selon le gouvernement Harper, ces militaires canadiens seront déployés à la fois à long terme et sur une base périodique et ce, en fonction du type de formation offerte. Ils dispenseront de la formation sur la neutralisation d'explosifs et de munitions et la neutralisation de dispositifs explosifs de circonstance, ils formeront les policiers militaires, ils fourniront de la formation médicale, sur la sécurité des vols et sur la modernisation du système de logistique. "Le Canada fournira également une formation sur les tactiques individuelles et d'unité au personnel de la Garde nationale ukrainienne, de concert avec les États-Unis", dit le communiqué. Auparavant, les médias ont annoncé que les militaires canadiens ne seraient pas engagés dans des combats. Regain de tension sur le terrain Par ailleurs, six soldats ukrainiens ont été tués et un journaliste blessé mardi dans l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine qui connaît un regain de tensions deux mois après l'entrée en vigueur d'une trêve, provoquant l'inquiétude des médiateurs internationaux. Malgré l'entrée en vigueur d'un nouveau cessez-le-feu mi-février, à la suite de la signature le 12 février des accords de paix de Minsk 2, les incidents armés se poursuivent dans l'est de l'Ukraine, où le conflit a fait plus de 6000 morts en un an. Les points les plus chauds se situent à Piski et à Avdiïvka, des localités sous contrôle ukrainien près de l'aéroport de Donetsk, aux mains des insurgés depuis janvier, mais aussi dans le village de Chirokiné, à 10 km de Marioupol, dernière grande ville de l'Est rebelle sous contrôle de Kiev. Les chefs des diplomaties allemande, Frank-Walter Steinmeier, française, Laurent Fabius, russe, Sergueï Lavrov et ukrainienne, Pavlo Klimkine, réunis lundi 13 avril, à Berlin, ont exprimé leur «vive inquiétude» concernant les violations du cessez-le-feu arraché lors de pourparlers de Minsk le 12 février avec la médiation du président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel en présence du président russe Vladimir Poutine. Ils ont appelé au «retrait des armes lourdes», mais aussi des «mortiers, armes lourdes d'un calibre inférieur à 100 mm ainsi que de tous les types de chars».