Six soldats ukrainiens ont été tués dimanche dans deux incidents séparés dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine, où des accrochages sporadiques ont lieu quotidiennement malgré la trêve instaurée mi-février. "Malheureusement, aujourd'hui déjà six soldats ukrainiens ont été tués", a annoncé un porte-parole militaire ukrainien, Oleksandre Motouzianyka, précisant que deux avaient péri dans l'explosion d'une mine près de Chirokiné, ville située à 10 km du port stratégique de Marioupol, dernière grande ville de la zone de conflit sous contrôle de Kiev. "Un véhicule avec des militaires ukrainiens a sauté sur une mine vers 10 heures 55 près du village de Chirokiné. Trois militaires se trouvaient dans la voiture. Deux ont été tués et un autre se trouve dans un état grave, mais stable", a-t-il indiqué. Quatre militaires de la 92ème brigade de l'armée ukrainienne ont trouvé la mort à Chtchastia, ville sous contrôle des forces gouvernementales située à environ 15 km du fief séparatiste de Lougansk, dans un tir de missile antichar, a annoncé le ministère ukrainien de l'Intérieur. Selon un communiqué ministériel, l'incident s'est produit dimanche matin dans la ville de Stchastié. "D'après des informations provisoires, quatre membres des forces armées ont été tués au moment où leur véhicule franchissait un pont dans la ville de Stchastié", indique le ministère. Une nouvelle trêve est entrée en vigueur le 15 février dans l'est de l'Ukraine, après la signature entre Kiev et les rebelles des accords de Minsk 2 le 12 février, à l'issue d'une rencontre entre le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine, mais les accrochages restent quotidiens. «Le cessez-le-feu demeure assez fragile», a souligné cette semaine l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Prochaine réunion des États membres du format de «Normandie» Le président ukrainien Petro Porochenko a mis en garde, samedi 4 avril, les rebelles contre toute velléité d'attaques. «En dépit de la trêve, en dépit du fait que les forces armées ukrainiennes respectent strictement, selon mes ordres, le régime de cessez-le-feu, si celui-ci est violé, nous avons de quoi répondre à l'agresseur», a-t-il lancé, selon des images de la télévision ukrainienne. Kiev et les Occidentaux accusent Moscou d'armer les rebelles prorusses et d'avoir déployé des troupes régulières dans l'est de l'Ukraine, ce que la Russie a toujours démenti. Kiev a, par ailleurs, appelé à plusieurs reprises à l'envoi de forces de maintien de la paix en Ukraine, notamment afin de contrôler la frontière russo-ukrainienne, par laquelle Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de faire passer des armes. Le président Porochenko a affirmé que cette question devrait être prochainement abordée avec les pays membres du format dits «de Normandie» (France, Allemagne, Ukraine, Russie). «Une réunion ou une conférence des ministres des Affaires étrangères des États membres du format de «Normandie» doit avoir bientôt lieu afin de discuter des questions liées au format, aux modalités, et au délai d'activité de forces de maintien de la paix», a-t-il dit. «J'espère que cela aboutira au lancement de discussions au sein des Nations Unies», a-t-il ajouté.