La Journée débat sur le tourisme à Agadir, organisée par le CRT, a eu le grand mérite de clamer haut, devant tout le monde, les handicaps touristiques que connaît et que vit la destination et que nous n'avons eu de cesse de soulever sur ces mêmes lonnes ; malheureusement sans trouver les échos favorables. La situation est devenue alarmante au fils des années. Il n'y a plus rien à cacher car la réalité touristique de la destination connaît une vraie dégradation, voire se trouve dans une impasse sérieuse. Ces mêmes colonnes ; malheureusement sans trouver les échos favorables. La situation est devenue alarmante au fils des années. Il n'y a plus rien à cacher car la réalité touristique de la destination connaît une vraie dégradation, voire se trouve dans une impasse sérieuse. Ainsi donc, les intervenants avaient signalé, chacun à sa manière, ces handicaps qui sont d'abord un produit défaillant, ensuite une promotion faible et un aérien très insuffisant. Bref, un trio à l'origine du grand mal de la destination et qui ne date pas d'aujourd'hui. Le cumul, durant des années, des handicaps de la destination a fait son effet dévastateur, à tel point que les grands TO des pays émetteurs européens, ne s'intéressent plus à la destination du fait qu'elle n'offre plus d'attractivité et souffre d'un manque de capacité litière sérieux. Dans son allocution d'introduction de la journée, Salah Eddine Benhamanne, président du CRT, dira à ce sujet, entre autres : «Avec une seule "vraie" station balnéaire, et un produit qui se développe à petite allure, j'ai bien peur de rater notre rendez-vous 2020 et qu'on soit relégué plus bas par nos concurrents». Durant les 15 dernières années, la progression moyenne de la capacité litière d'Agadir a été de 2.7% par an au moment où celle des destinations concurrentes Antalya et Charme Cheikh, a été respectivement de 17 et 19% ... La capacité litière est un grand handicap de la première station balnéaire du Royaume, et auquel il faut apporter des solutions urgentes et fiables...». L'intervention de Mohamed El Yazid Zellou, Wali d'Agadir, aura été très précise et chiffrée au sujet de la capacité litière d'Agadir. 15 000 lits, a-t-il annoncé sont en difficulté, comprenez difficilement commercialisables. C'est quasiment 50% de la capacité de la destination. Les hôtels fermés regroupent 5 000 lits. Avec les hôtels en chantiers et non finis depuis des années, cela forme la gangrène dont souffre la destination. La solution ne peut venir que du juridique pour mettre une fin définitive à tous ces hôtels fermés et chantiers hôteliers perpétuels. Le Wali Zellou, en sait bien quelque chose, lui qui avait tenu des réunions marathons pour trouver des solutions adéquates à ces deux tares, de la destination. En vain. Non faute de volonté de faire mais par manque de textes réglementaires qui imposent des décisions musclées, il n'aura donc pas réussi à l'instar de ses prédécesseurs ; c'est la preuve où les solutions sont à trouver ailleurs ; chez les Pouvoirs Publics au niveau central et chez le législatif. La présence de Mohamed Boussaid, ministre des finances, a été d'un éclairage des plus sincères car rien n'a changé depuis son départ en tant qu'ex wali d'Agadir. Il avait vécu les handicaps un à un, a essayé d'avancer, en vain. La seule issue pour sortir de l'impasse où se trouve la destination avec des hôtels fermés, des chantiers hôteliers non achevés et des établissements dégradés est de procéder à une expropriation dans les règles des textes. Et dans les plus brefs délais. En effet, vu le manque à gagner étalé sur des années en matière de rentrées de devises, en matière économique et en matière sociale avec des milliers d'emplois non valorisés, l'Etat doit assumer ses responsabilités et agir de manière forte en se basant sur une législation claire et sans ombrages contre ce blocage économique grave dans la première destination balnéaire du pays. Cela est vraiment déroutant car il a duré plus de 12 ans. Il va falloir mettre fin à ce «crime économique» contre la destination, conte la Région et contre le pays. Cependant, l'allocation du ministre du tourisme qui a parlé des solutions à trouver localement a été jugée des plus déplacées et ne colle nullement à la réalité. Elle a, en effet, surpris plus d'un assistant à cette journée sur le tourisme à Agadir. La marge des manœuvres locale est bien minime par rapport à ce qui se décide et peut se décider au niveau central. A commencer par le ministère de tutelle lui même, qui joue à la politique de l'autruche laissant passer le temps sans vraiment s'impliquer à trouver les solutions adéquates. Au lieu de proposer des solutions pratiques aux handicaps du tourisme à Agadir, avec une réelle implication de son département, le ministre du tourisme a préféré user d'un discours politique pour noyer le poisson, et renvoyer la balle dans le camps gadiri, notamment avec des propos comme : «le secteur ne doit pas être l'otage de calculs politiques ! L'un des moteurs de l'économie nationale, l'un des premiers employeurs des jeunes marocains... ne doit pas subir les méandres de la politique politicienne. Nous avons besoin d'une grande implication des professionnels mais aussi d'une véritable et sincère volonté politique au niveau local...». Ces termes bien accusateurs de la part du ministre du tourisme sont malvenues et déplacées, de sa part, en tant que premier responsable du secteur qui n'a jamais tenu une seule fois une réunion élargie à Agadir, encore moins restreinte avec les différents intervenants et opérateurs pour trouver des solutions pratiques au problème de la capacité litière, celui des chantiers hôteliers éternels ou celui des établissements fermés. Aucune réelle initiative pour débloquer la situation critique de la destination, depuis son mandat. C'est là sa responsabilité vis à vis de la première destination balnéaire du pays. Intervenir en tant que donneur de leçons, c'est facile à faire. Ce que demandent les professionnels, les élus et les autorités est une bonne intervention pour mettre fin au calvaire que vit la destination balnéaire. Le ministre est au courant des difficultés que vit la destination. Il n'a rien fait pour y remédier ou au moins essayer de porter le problème au niveau du gouvernement afin de trouver les solutions adéquates basées sur des décrets et une jurisprudence nécessaire et rapide afin de débloquer la situation et de permettre à Agadir un repositionnement nouveau qui lui rendra son attractivité et son dynamisme touristique. Nous rappelons au ministre du tourisme que les chiffres qu'il a présentés lors de la journée, au sujet de la destination Agadir, notamment avec les cinq millions de nuitées, les 58% de taux de remplissage, ne concerne que 50% de la capacité litière et non 31 000 lits, car la moitié de la capacité est hors commerce puisque faite par des établissements trop vétustes, des établissements fermés. Moralité, la station ne tourne qu'avec 16 000 lits, c'est la vérité, c'est dramatique et nullement réjouissant et ne peut être une référence. Des chiffres nullement flatteurs pour la première destination balnéaire du pays. On se demande alors qui fait de la politique politicienne : le ministre ou les élus, autorités et professionnels locaux ? Quant à parler d'un repositionnement d'Agadir dans le cadre du nouveau territoire Souss Sahara Atlantique, personne n'y croit et cela ne rapporte rien à la destination. Agadir a besoin de solutions urgences au sujet des grands handicaps des hôtels fermés, des chantiers hôteliers éternels et celui des hôtels vétustes et non vendables. Tout repositionnement doit commencer par résoudre ces handicaps, dans les plus proches délais, avec une bonne volonté politique et des décisions juridiques percutantes sinon la destination continuera à couler au vu et au su de tous. Sinon cela ne fera qu'approfondir la crise touristique et la rendre plus douloureuse encore. Faire le Benchmarking avec d'autres destinations ne fait que du mal et ne fait que remuer le couteau dans la plaie dans la mesure où les autres destinations balnéaires avancent sérieusement alors qu'Agadir recule gravement. La destination a besoin d'un nouveau repositionnement en tant que destination balnéaire d'hiver soutenue par l'arrière-pays. Si les handicaps cités ne sont pas bannis, rien ne se fera comme il se doit et on continuera à régresser.