Une centaine de prisonniers de Da'ech se sont évadés d'une prison, au nord de la Syrie, dans laquelle ils étaient détenus, rapporte mardi 10 mars, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'évasion s'est déroulée à Al Bab, une ville de la province d'Alep, située à une trentaine de kilomètres de la frontière turque, où des combats fratricides entre jihadistes, dont des Européens qui s'étaient évadés d'une autre prison et voulaient fuir en Turquie, ont fait une dizaine de morts ce week-end. Parmi les évadés, au nombre de 95 environ, figurent une trentaine de combattants kurdes, des civils syriens et des membres de brigades islamistes rivales de Da'ech. Des messages relayés par haut parleur appellent les habitants à aider à leur capture, ajoute l'OSDH en citant des sources sur place. Au sud de la Syrie, sur le plateau du Golan occupé, un officier de l'armée sioniste a été blessé par des tirs à l›arme légère. «L›officier a été blessé dans le Golan sur les frontières syriennes par des soldats syriens », a indiqué le porte parole de l'armée sioniste. L'officier sioniste serait membre de la brigade « Givaty ». Toujours sur le plateau du Golan, l›armée syrienne a pris pour cible les positions des terroristes, dans le village de Koudna, dans la banlieue de Quneitra. Par ailleurs, une voiture piégée a explosée, dans la ville d›Al-Tal, dans la banlieue de Damas. Bilan de l'attentat terroriste, un mort et 24 blessés, parmi lesquels 4 enfants et 5 femmes. Quatre ans après le début de la guerre en Syrie, la priorité n'est plus le départ de Bachar Al Assad du pouvoir en Syrie, mais l'élimination de Da'ech, dont la progression de la Syrie à l'Irak alarme non seulement les démocraties occidentales, mais également les pays arabes de la région. « Les États-Unis ont clairement affiché leurs priorités, explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'Université Lyon 2. Pour le département d'État, la priorité est de combattre Daech ». La création par les États-Unis d'une coalition internationale contre Daech et les bombardements aériens réguliers l'ont affaibli, notamment à Kobané, territoire kurde en Syrie et dans le nord de l'Irak où les troupes irakiennes tentent de reconquérir Tikrit, puis Mossoul. Mais tant que l'Occident refusera de mettre des troupes au sol, ce qui est le cas des États-Unis qui par ailleurs entraînent l'armée irakienne, Da'ech ne peut pas être vaincu, estiment les spécialistes militaires. Le groupe attire toujours plus de combattants, jusqu'en Europe. Selon des sources de renseignements américaines, Da'ech compte 20 000 combattants de 90 pays différents, et 18 000 Syriens et Irakiens. L'indéboulonnable Bachar Al Assad Il devait tomber en quelques semaines, comme Ben Ali en Tunisie ou Hosni Moubarak en Égypte. Quatre ans plus tard Bachar Al Assad est toujours au pouvoir, certes d'un pays amputé. Le leader syrien contrôle la « Syrie utile », la côte méditerranéenne, ainsi que Homs, Alep et Damas. Plus qu'à n' importe quel autre moment, depuis 4 ans, le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad est plus que probable. Le régime se maintient grâce à l'Iran et la Russie. Téhéran fournit les experts militaires et Moscou fournit les armes. L'Iran apporte, toujours, son soutien à son allié et la Russie n'a montré, jusqu'à présent, aucun signe de vouloir priver Damas de son soutien. « Bachar Al Assad est la clé de voûte du système syrien, explique Fabrice Balanche. S'il tombe, le pays s'écroule. Or personne ne veut voir se reproduire ce qui s'est produit en Irak avec la chute de Saddam Hussein ou en Libye avec la chute de Kadhafi. » Le premier à en profiter serait Daech. Selon les révélations du quotidien français, « Le Figaro », dans son édition datée du mardi 10 mars, un émissaire français a été envoyé ces derniers jours à Damas, et a rencontré le général Ali Mamlouk, le tout puissant patron des services de sécurités de Bachar el-Assad. Au cœur des discussions, l›identification de jihadistes français faits prisonniers en Syrie, mais aussi la situation tactique sur le terrain. L›homme s›appellerait Patrick Barraquand et serait contrôleur général, au ministère français de l›Économie, des Finances, et ancien officier de réserve. Il s›est rendu à Damas, il y a deux semaines, en marge de la visite de quatre parlementaires français dans la capitale syrienne. A en croire le quotidien, l›homme avait prévenu les services de contre-espionnage français et la sûreté nationale (DGSE et DGSI) avant de partir, et leur a remis des informations à son retour à Paris. Si officiellement, Paris affirme qu›il n›est pas question de discuter avec le régime de Bachar Al-Assad, depuis des mois les spécialistes du renseignement français laissent entendre qu›il faudra bien un jour ou l›autre reprendre le contact en Syrie. « Fermer l'ambassade à Damas n'était pas forcément une bonne idée », confiait récemment une source militaire. « Maintenant, à chaque fois qu'on veut avoir un renseignement, il faut qu'on envoie un agent des services (...) les choses étaient bien plus simples auparavant »