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Les États-Unis estiment que 20 000 étrangers de 90 pays ont rejoint la Syrie pour combattre, arrivant sur place à un rythme "sans précédent", selon un haut responsable du renseignement américain. 20.000 jihadistes de 90 nationalités
L'estimation est légèrement supérieure à celle fournie jusqu'à présent de 19 000 étrangers, selon le Centre national antiterroriste (NCTC). Le rythme des arrivées est "sans précédent", y compris par comparaison avec d'autres lieux de conflit comme l'Afghanistan et le Pakistan, l'Irak, le Yémen ou la Somalie, a indiqué Nicolas Rasmussen, directeur du NCTC, dans un témoignage écrit rendu public avant son audition mercredi devant la Commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants. "Nous estimons qu'au moins 3 400 de ces combattants étrangers viennent de pays occidentaux, dont 150 Américains", a estimé Nicolas Rasmussen. Le nombre d'aspirants au voyage augmente lui aussi, a-t-il poursuivi, notant que "la majorité" de ceux qui partent en ce moment va rejoindre les rangs du groupe djihadiste se Da'ech, en Syrie, et en Irak. "Les tendances sont claires et inquiétantes", a-t-il estimé. Le nombre d'aspirants au voyage dans les pays de départ augmente également, selon les informations du NCTC. Les réseaux sociaux permettent, « spécialement à Da'ech », d'attirer des combattants et de leur fournir des renseignements pratiques pour leur voyage, relève M. Rasmussen. La capacité de propagande en ligne de Da'ech « continue d'augmenter », avec près de « deux cent cinquante productions officielles de Da'ech publiées en ligne » depuis le 1er janvier, a-t-il noté. Selon le responsable américain, la Turquie, lieu de passage privilégié des aspirants au combat, a récemment renforcé ses efforts pour leur interdire l'entrée de son territoire, sur la base d'informations fournies par les pays d'origine. La liste des interdits d'entrée en Turquie compilée par Ankara compterait désormais dix mille noms. Ces dernières semaines, l'administration américaine avait capitalisé sur la défaite de Da'ech à Kobané, estimant que cette bataille découragerait des jihadistes étrangers de rejoindre l'organisation. Le département d'État américain affirmait que des jihadistes avaient déserté les rangs de Da'ech dans son fief syrien de Rakka, refusant d'aller se battre à Kobané. Certains auraient été exécutés. L'armée syrienne a lancé, par ailleurs, une vaste offensive contre la rébellion dans le sud du pays, avec l'appui des miliciens chiites du Hezbollah libanais. "L'opération a débuté il y a deux jours et elle est de grande ampleur", a déclaré Rami Abdulrahman, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui suit le conflit syrien à partir d'un réseau d'informateurs sur le terrain. Selon lui, l'offensive vise à conquérir un territoire en triangle situé entre les zones rurales au sud-ouest de Damas et les villes de Deraa et Quneitra. Les médias officiels syriens tout comme les rebelles ont confirmé que des affrontements violents étaient en cours dans la région. "L'opération militaire lancée par l'armée syrienne se poursuit en coopération avec (...) le Hezbollah et l'Iran", a affirmé, mercredi 11 février, à la télévision syrienne un officier syrien sur le terrain. C'est la première fois que Damas annonce officiellement que son armée est épaulée dans les combats contre les rebelles par le Hezbollah et par des officiers iraniens. Les forces du régime et leurs alliés ont lancé dimanche une offensive pour reprendre les territoires capturés ces derniers mois dans le sud par les rebelles et les jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ils avancent dans la région qui se trouve à l'intersection des gouvernorats de Deraa, de Quneitra et de la province de Damas, a indiqué mercredi l'ONG. Selon l'OSDH, les forces pro-régime ont capturé mercredi le village de Deir Maker, perché à 850 m d'altitude, à 40 km au sud-ouest de Damas, près de Quneitra. Elles avaient pris mardi la position stratégique de Deir al-Adass et les collines environnantes, selon l'ONG qui fait état de vingt morts dans les rangs rebelles lors des combats. Deir al-Adass, située à 800 mètres d'altitude et à 40 km au nord-ouest de Deraa, était contrôlée par les rebelles depuis janvier 2014. L'avancée fulgurante des forces syriennes, sur le front de Deraa, accompagnée de la défaite cinglante des rebelles, ont poussé ces derniers, en majorité, membres d'Al-Nosra, à déposer leurs armes et à se rendre. Selon une dernière information, les rebelles, à Deraa et à Quneitra, ont lancé des sos aux médiateurs du régime Assad, dans des villages de rif de Deraa, soit ceux qui sont impliqués, dans le processus de réconciliation nationale, dans la région, pour solliciter une médiation. Les rebelles en sont au stade de demander un accord secret avec l'armée syrienne. L'une des clause évoquée par les terroristes, dans le cadre de cet accord, est celle-ci : les officiers de l'armée et de sécurité déserteurs syriens demanderaient une amnistie, en échange de la remise du contrôle des villages occupés de Queintara et de Daraa.