Des miliciens des Unités de protection du peuple kurde (YPG) se sont emparés, vendredi 27 février, des faubourgs sud et est de la ville de Tall Hamis, un fief de Da'ech, dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, selon un porte-parole de la milice kurde. «Notre drapeau flotte sur Tall Hamis. Nous menons actuellement des opérations de nettoyage dans la ville pour en chasser les derniers terroristes et neutraliser les mines», a déclaré le porte-parole des miliciens kurdes. Et d'ajouter que, dès le début de l'opération, 211 da'echiens ont été éliminés. Coté kurde syrien, huit combattants ont péri. «Da'ech a toujours des forces considérables et contrôle encore de vastes territoires mais nous pouvons dire que nous avons stoppé son avance», a-t-il ajouté. Cette victoire à Tall Hamis intervient après sept jours de combats avec le groupe jihadiste, durant lesquels les YPG se sont emparés d'une centaine de villages et hameaux de la région, « à la demande des villageois arabes qui voulaient se débarrasser de ces terroristes», selon un communiqué de l'Union démocratique kurde (PYD), principal parti kurde de Syrie, dont le YPG est la branche armée. La localité, située au nord-est de la capitale provinciale de Hassaké, est aux mains de Da'ech depuis plus d'un an. Tall Hamis est «une des principales places fortes» du groupe jihadiste dans la région. Les Kurdes occupent désormais une bande de territoire reliant Tall Hamis à la frontière avec l'Irak, pays où l'EI est bien implanté, ce qui gène les jihadistes dans leurs mouvements dans ce secteur. Les combattants de Da'ech sont sur la défensive depuis qu'ils ont été chassés le mois dernier de la ville de Kobani, à la frontière turque, qu'ils assiégeaient et contrôlaient partiellement depuis des mois. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Moallem, a convenu, samedi 28 février, avec l'émissaire de l'ONU en visite en Syrie, Staffan De Mistura, d'envoyer une mission de l'ONU dans la ville d'Alep, au nord de la Syrie. Al-Moallem et De Mistura ont convenu d'envoyer une mission des services de De Mistura à Alep, pour «inspecter la situation sur place». Al-Moallem et de Mistura ont également discuté du plan de ce dernier pour «geler» les combats à Alep. Selon le vice-ministre des Affaires étrangères syrien, Fayçal Moqdad, De Mistura a proposé de commencer à geler les hostilités, à Alep, dans les quartiers de Salaheddine et Seif al-Dawla, divisés entre régime et rebelles. Sur le terrain, les affrontements n'en continuent pas moins avec intensité. Dans la banlieue d'Alep, des unités de l'armée syriennes ont éliminé des terroristes et détruit leurs véhicules à Doueir Zeitoun, dans les fermes de Mallah au nord d'Alep, à Babis, à Anadan, dans la ville d'al-Bab sur la route de Manbeij, à l'ouest de l'aéroport de Neirab, à l'est d'Alep, à Oueija, au nord-est d'Alep, à Bab Hadid, à Amiriyah, à Rachidine Raba'a, ainsi que dans les quartiers de Souleymane al-Halabi et Salaheddine dans la ville d'Alep. L'armée syrienne progresse avec l'appui du Hezbollah Depuis vendredi soir, à 50 km au sud-ouest de Damas, l'armée syrienne affronte des factions rebelles et du Front Al-Nosra, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces syriennes « ont avancé et pris trois villages et plusieurs collines dans la province de Deraa, avec le soutien de l'aviation », a précisé l'OSDH. Épaulées par les forces du Hezbollah, les forces de l'armée syrienne ont réussi, samedi 28 février, à réaliser des avancées, dans le sud de la Syrie, avant de prendre le contrôle de quelques villages et d'une colline stratégique, dans le triangle de Deraa, Damas et Quneitra. L'armée syrienne, secondée par le Hezbollah, a réussi à prendre le contrôle d'Habariya et de Terl Qarin, dans le nord de la province de Deraa. Par ailleurs, des affrontements sont en cours, depuis samedi, dans les localités de Hamarit et de Sabsaba, à Rif Ouest de Damas, avec les terroristes du Front al-Nosra. Les forces syriennes ont réussi à prendre le contrôle de la cité d'Al-Bahariya et de nombre de collines alentours. Ces opérations ont eu lieu, sous le commandement du Hezbollah, et 7 terroristes ont été tués, a annoncé l'Observatoire syrien des Droits l'Homme, (OSDH). D'autre part, l'armée syrienne a pris le contrôle de villages stratégiques, à Rif Nord-Ouest de Deraa, à Quneitra et dans la banlieue sud-ouest de Damas. L'objectif est d'arriver jusqu'à la ligne d'armistice avec Israël sur le plateau du Golan occupé, et de couper la route aux rebelles se rendant du sud vers Damas. Alors que dans le sud, rebelles et Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, combattent côte à côte, la situation est différente dans le nord. Près d'Alep, Al-Nosra a chassé les rebelles de la base militaire 46, à l'issue de combats ayant fait 29 morts parmi les rebelles du groupe Hazem et six dans les rangs d'Al-Nosra, selon l'OSDH. Le Front Al-Nosrah contrôle les positions du groupe terroriste Hazem à l'ouest de la ville d'Alep, après des affrontements entre les deux groupes terroristes. Signe des divisions chez les opposants au régime syrien, l'opposition de l'intérieur, réunie, le samedi 28 février, à Damas, n'a pas entériné la feuille de route sur laquelle ses délégués s'étaient mis d'accord, à Paris, la semaine dernière, avec la Coalition de l'opposition en exil. Un participant a affirmé qu'ils «continuaient à étudier sérieusement le document», soulignant l'importance d'une réunion prévue le 17 avril au Caire. Selon un participant à Damas, le point de friction porte sur le rôle des Frères musulmans. Les opposants de l'intérieur comme Le Caire veulent les marginaliser, alors que la Coalition et la Turquie les soutiennent. D'autre part, les sources syriennes ont fait part de la domination de l'armée régulière sur cinq villages au sud de la ville de Qameshli, au nord-est de la Syrie, où Da'ech a subi d'importants dégâts.