Il n'est ni un diplômé, ni un érudit pour devoir régner aujourd'hui, à l'âge de 46 ans, sur un véritable empire touristique et en représenter dignement son pays le Maroc aux différents salons du tourisme de par le monde. Livré à lui-même depuis l'âge de six ans dans les ergs d'Errachidia pour affronter le quotidien vécu Khalafa Ettaiek, puisque c'est de lui qu'il s'agit, commençait à offrir ses services de guide bénévole aux visiteurs de passage, se contentant de quelques poignées de dirhams en guise de pourboire sans rien demander au préalable à ses éventuels donateurs. Par la force des choses, il devint accompagnateur ou guide de montagne, du reste sans titre officiel. Il prit ainsi le goût au tourisme et ne tarda pas à joindre son frère aîné pour l'assister au poste de cuisinier en chef dans le restaurant d'un hôtel, tout en continuant à habiter au domicile familial à Arfoud, prés de son père et sa mère qu'il aime jusqu'à l'adulation. Aussi, ne tarda t-il pas à monter son propre restaurant, une gargotte pour ainsi dire, un métier qui renforça son attachement au tourisme, d'autant qu'il lui a permis d'apprendre sur le tas à parler plusieurs langues étrangères. Un jour, le hasard a voulu qu'il porta secours à un couple espagnol qui était de passage et dont la voiture était tombée en panne. Dans un élan spontané de générosité, il lui offrit gîte et couverts et va même jusqu'à lui réparer le véhicule, ne soupçonnant guère que ce geste de soutien et assistance allait être la source d'un avenir radieux. Les années passent et se ressemblent jusqu'au jour où nos deux sinistrés devenus des célébrissimes reporters dans une radio espagnole et qui ont gardé un souvenir impérissable de leur mécène de circonstances sont venus le chercher dans le bled, déterminés à lui rendre la pareille. Les retrouvailles furent émouvantes et nos journalistes le convainquirent à les accompagner à Valence pour un reportage sur leur mésaventure au Sud marocain, prenant en charge l'établissement du visa, le transport et tout le reste. C'est le moment où la vie du futur millionnaire, j'allais dire milliardaire a pris une tournure à 180°. Le reportage a eu un énorme succès, suffisant pour faire valoir à Khalafa Ettaiek estime et admiration des Catalans. Il n'en fallait pas plus pour que la Mairie qui a apprécié son acte de soutien, son sens de l'écoute, sa modestie et sa discrétion, l'invite à s'installer parmi ses citoyens, n'hésitant pas à mettre à sa disposition une échoppe sise au pied d'une église pour la vente d'articles de l'artisanat marocain. Un projet qui prit vite de l'ampleur en termes de rendement et qui lui donna des ailes pour s'adonner totalement au secteur touristique dans les règles de l'art. Par la suite il ouvrit une agence de voyage à Valence et un réceptif à Erfoud avant de s'attaquer à l'hôtellerie. Nous avons signalé qu'il n'est ni truffé de titres universitaires, ni érudit, en revanche il est d'un sérieux exemplaire et possède ce feeling commercial qui fait la différence d'autant qu'il a un sens élevé de civisme dans la mesure où l'acquittement des différentes taxes envers son pays le Maroc constitue son souci majeur, ce qui, selon ses propos, le rend fier devant ses pairs. La mayonnaise ayant pris, notre bonhomme fit construire hôtel après l'autre et se lança parallèlement dans l'industrie cinématographique non pas dans la réalisation ou les scénarii mais plutôt dans le matériel lourd, indispensable à tout metteur en scène, comme à titre d'exemple les différents véhicules 4X4, les Quads et buggies, les bivouacs, les motos, les chameaux, les mules, bref toute la logistique nécessaire au montage des films ans le sud marocain, ce qui a fait de lui quelqu'un d'incontournable dans la région surtout qu'il organise des circuits à la carte pour les visiteurs, congrès, incentives, trekking, promenades dans les gorges du Dadès ou du Todhra, ascension de la M'Goun (4701m de hauteur) et même des parties de golf. Oui, n'écarquillez pas les yeux, je dis bien le golf, car parmi les 4 hôtels qu'il a fait bâtir à Ouarzazate, Arfoud, Dadès et Marzouga et qui sont de construction en parfaite harmonie avec leur environnement physique et géographique, attestation de l'UNESCO faisant foi, il a pris soin de les doter de piscines extérieures, de spa, de salles de sport dotées de machines de dernière génération, de Hammam, de chambres et de suites offrant l'air conditionné, de TV par satellite, due téléphone, avec connexion par à Internet (Wifi), de réfrigérateurs et au dessus de tout l'excellence de la qualité du service ce qui lui vaut un taux de retour remarquable des clients. Insatiable étant un bourreau du travail, il fait le tour de tous les salons de tourisme pour vanter son produit, environ 23 expositions par an, même les pays de l'Amérique du Sud n'échappent pas à son calendrier. On terminera cette success story par un extrait de son témoignage où il remercie vivement ses parents pour lui avoir appris le sérieux et l'honnêteté, exprime sa fierté de citoyen marocain en permanence au service de son pays et psalmodie des prières pour avoir réussi à faire travailler plusieurs centaines de familles, convaincu que le travail et seul le travail couplé du sérieux peut mener son auteur à bon port.