Est-il vraiment indiqué que le Maroc intègre ce « machin » qu'est l'Union Africaine, actuellement présidée par le dictateur zimbabwéen Robert Mugabe ? Ce charmant personnage, choisi, il y a moins d'un mois, pour représenter le continent à l'échelle internationale, vient d'annoncer que l'UA allait se retirer de la Cour Pénale Internationale, et ce, dès le prochain sommet de l'organisation panafricaine, prévu en juin, en Afrique du Sud ! Une telle sortie fracassante ne saurait étonner de la part d'un despote, d'ailleurs grand ami de son « confrère » polisarien, Mohamed Abdelaziz. C'est connu, les autocrates africains portent la CPI en sainte horreur. Mais quelle mouche a bien pu piquer les chefs d'État membres de l'UA pour confier à ce vieux dictateur, déclaré personne non grata en Europe comme aux Amériques, le fanion de l'Afrique ? Robert Mugabe, le plus vieux des chefs d'État du monde actuellement en exercice, a, donc, été chargé par ses pairs, au sein de l'UA, de s'exprimer au nom de l'Afrique, pendant toute une année, dans les grands sommets des plus prestigieuses instances internationales ! Mais qui pourrait accorder crédit aux propos d'un dirigeant politique réputé pour avoir totalement ruiné le Zimbabwe. Ce sera à celui qui vient de dépenser, il y a quelques jours à peine, 1 million de dollars pour fêter son 91ème anniversaire, dans un pays où l'espérance de vie ne dépasse pas les 53 ans, du fait d'une extrême pauvreté endémique, qui touche au moins la moitié de la population, de convaincre la communauté internationale de soutenir financièrement le développement du continent noir... Mugabe, le tricheur électoral patenté, risque fort de rentrer en Afrique recouvert de goudron et de plumes, en guise de « réponse » aux discours enflammés, dont il a le secret, même s'ils ne font plus recette dans son propre pays. Pour désigner un personnage fort peu recommandable, les Marocains ont une délicieuse expression en arabe dialectal : « Il n'est pas avec moi » ! C'est le moins que l'on puisse dire d'un Mugabe, à la réputation plus que sulfureuse. Tant que de tels despotes sont à la barre de l'UA, intégrer l'organisation panafricaine revient à embarquer à bord du « Titanic ». Fort heureusement, le Royaume a sa propre politique africaine, basée sur le bilatéralisme, par pragmatisme, et tournée vers le reste des pays du monde, avec lesquels il réalise des triangulations, par ambition.