Mugabe a appelé les chefs d'Etat africains à «exercer des pressions sur le Maroc afin de permettre la tenue du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui». Le Premier ministre du Zimbabwe a appelé, de Tanger en 2008, l'Union africaine à œuvrer pour trouver une «solution pacifique» au conflit du Sahara dans le cadre de «l'intégrité territoriale» du royaume. (Suite de la page Une) mohamed jaabouk Dans la capitale d'Ouganda, Robert Mugabe s'est fait le porte-parole du Polisario. Lors du 15 sommet de l'Union africaine, tenue cette semaine à Kampala, l'homme fort du Zimbabwe a appelé les autres chefs d'Etats africains à «exercer des pressions sur le Maroc afin de permettre la tenue du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui». Entre le régime du dictateur zimbabawein et le le Maroc, les relations sont crispées. Et c'est un euphémisme. Et pour cause, Rabat s'est nettement prononcé en faveur de la cause de Morgan Tsvangirai, le chef du Mouvement pour un changement démocratique (MCD) et l'actuel Premier ministre, dans le bras de fer sanglant qui l'avait opposé et continue à l'opposer au clan de Mugabe, conséquence des élections présidentielles fortement contestées de juin 2008 qui ont reconduit grâce notamment au bourrage des urnes, Robert Mugabe à la présidence de Zimbabwe. D'où une phase de troubles politiques qui avait ébranlé l'économie locale, forçant Mugabe à désigner son ennemi de toujours chef de gouvernement. Morgan Tsvangirai effectue une visite au Maroc, l'une des premières depuis qu'il a été nommé au forceps à la Primature. C'était lors du forum MEDays durant lequel, il a eu le Grand Prix MEDays 2008. Une distinction qui n'était pas du goût de Robert Mugabe. Et c'est pareil également pour les positions pro-marocaines de Morgan Tsvangirai sur la question du Sahara. Pour mémoire, le Premier ministre du Zimbabwe a appelé, de Tanger, l'Union africaine (UA) à œuvrer pour trouver une «solution pacifique» au conflit du Sahara dans le cadre de «l'intégrité territoriale» du royaume. L'hommage au Premier ministre zimbabwéen a été fait en reconnaissance de son action en faveur de la démocratie dans son pays. La situation politique au Zimbabwe pâtit de l'omniprésence de Robert Mugabe, au pouvoir depuis plus de 30 ans. En 2008, l'hégémonie de Mugabe a été bousculée lors du premier tour des élections présidentielles du 2 mai 2008, Morgan Tsvangirai remporte 47,9% des suffrages contre 43,2% pour Mugabe. Mais c'était sans compter avec la volonté de Mugabe de s'accrocher jalousement au pouvoir. Des périodes de violences ont suivi ce scrutin, contraignant Tsvangirai à renoncer au second tour.