Da'ech, à la recherche de nouvelles sources de financement, cherche à revendre aux forces kurdes les corps de leurs soldats tués lors des combats, écrit le journal allemand « Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung » (FAS), dans son édition d'hier. Da'ech est durement touché par les offensives de la coalition internationale, qui appuie les soldats kurdes dans le nord de l›Irak et en Syrie, où les bombardements ont détruit de nombreuses infrastructures, explique le journal allemand. Ces destructions entravent largement les activités de contrebande de pétrole ou d›antiquités pillées par le groupe jihadiste, désormais privé d›une partie de ses revenus et contraint de trouver de nouvelles rentrées d›argent. Selon le journal, qui cite des «sources sécuritaires», Da'ech chercherait ainsi à revendre aux forces kurdes les corps de leurs soldats tombés au combat, qu›elle monnaierait «entre 10 000 et 20 000 dollars». Da'ech a aussi réduit jusqu›à deux tiers les soldes de ses combattants et selon les estimations des experts, l'organisation terroriste ne retirerait que «10 à 20 dollars» par baril de pétrole vendu. Asphyxie financière et tarissement du recrutement Par ailleurs, mi-février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté à l'unanimité une résolution visant à asphyxier les groupes jihadistes comme Da'ech ou le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, qui tirent des millions de dollars du pétrole, du trafic d'antiquités et de rançons. Le texte rappelle notamment aux États l'obligation de s'abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec Da'ech et de geler ses avoirs financiers. Le Conseil leur demande également de signaler à l'ONU leurs saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones tenues par les jihadistes en Syrie et en Irak. Sur le plan des effectifs, le flot de combattants européens venus rejoindre Da'ech est en train de se tarir, en raison de la surveillance plus stricte mise en place par les États européens, indiquent des combattants du groupe terroriste. Des combattants en Syrie et en Irak estiment toutefois que l›impact est limité sur le champ de bataille, dans la mesure où les combattants européens ne représentent qu›une petite partie des forces de Da'ech. «Actuellement, la plupart des combattants étrangers viennent des pays d›Asie, comme le Tadjikistan et l›Ouzbékistan. Ce sont de durs combattants», a déclaré un membre de Daech, qui a combattu en Syrie et en Irak. Certains soulignent, aussi, que les restrictions mises en place pourraient se retourner contre les pays européens, les candidats au djihad, privés de Proche-Orient, pouvant être encouragés à agir à l›intérieur de leurs pays. On apprend, d'autre part, que certaines agences chargées de recherche et d›offres d'emploi, en Suède, recrutent des éléments pour Da'ech avant de les envoyer, en Irak, et en Syrie. La police suédoise a récemment ouvert une enquête sur les activités illégales de certains centres d›offre d›emploi et leur collaboration avec les groupes terroristes. Les indices témoignent de la collaboration de certains centres d›offre d›emploi avec Da'ech, a déclaré le directeur des services de sécurités suédois.