Les langages péjoratifs, envers les Marocains de confession judaïque ne sont plus de mise, désormais, dans un royaume qui a sû intégrer, depuis des siècles, les disparités ethniques, dialectiques et autres confessionnelles... André Azoulay - Conseiller de Sa Majesté le Roi - a lâché «le mot» sans rougir ou sourciller devant une salle bondée du «Campus HEM» de Fès ce vendredi 6 février. Hommes de lettres, hommes d'affaires, étudiants, ont bravé le froid glacial qui s'est abattu sur la plaine du Saïss pour rallier le campus «HEM» noyé dans l'immense complexe sportivo-immobilier de Oued-Fès à l'entrée Ouest de la capital culturelle du royaume. Au bon vieux temps, les débats et discussions entre marksistes et libéraux allaient bon train sans aucun souci de savoir si l'on était chrétien, musulman, ou athée, et ce, dans les amphithéâtres universitaires bondés. Là où il était question d'universalités des valeurs. C'était il y a à peine deux ou trois décades... "Je le dis parce qu'il s'agit, non pas d'un privilège, mais d'une nécessité, souligne un André Azoulay au mot serein, au ton limpide et à la cadence éminemment fluide". Mais attention - avertissement on ne peut plus circonstanciel - «les propos de ce soir n'ont aucun lien avec... l'actualité !», a tenu à préciser M. Azoulay. "Il faut qu'aujourd'hui, chacun de nous se considère comme un messager. Pour moi, en tous cas je n'ai pas de problème car je suis citoyen marocain d'hier, relevant d'un judaïsme enraciné au royaume, multi-millénaire... De fait, il convient que l'Histoire du Maroc ne soit pas mutilée ou amputée. La Constitution de 2011 atteste, d'ailleurs, de sa globalité et de son intégrité". Pour illustration, la référence aux sites naturels naguère grands lieux de civilisation et de prospérité. Ainsi, l'Ecole Allemande - experte en la matière - a révélé, dans un de ses sites, des cuillères en fer qui remontent au 7 et 8ème siècles avant Jesus-Christ. De son côté, la composante israélite, débarquant au Maroc, a pu nouer une cohabitation extrêmement féconde avec les autochtones berbères... à ce jour. Plus encore, le Maroc se targue de dimensions africaine, andalouse..., qui ont ciselé, voire forgé notre identité. Ce que nous sommes censés mémoriser, remettre à la page... sans restriction ! Une pluralité à s'approprier car constructive et fondative de notre unité. Cependant, notre pluralité ne souffre aucune contraction avec «l'Etat-Nation». "Que nos générations montantes engrangent ces valeurs et acquis avec force et conviction, cette exceptionnalité que nous devons opposer à ceux qui veulent nous prendre en otage...". De tels messages, le Conseiller du Roi les porte à travers le monde pour partager cette chance qui lui a été donnée parce qu'il est Marocain. Ce qu'il considère être un authentique privilège. Face aux drames «que nous vivons, avise le conférencier, il convient de ne pas se taire, plutôt agir». L'Islamophobie et son instrumentalisation en est un exemple éminent qui ne devrait pas inciter à l'expectative. La réalité marocaine s'avère, dans les circonstances actuelles, un référentiel dont le monde a besoin. C'est nôtre «Pétrole», une dynamique qui tire le royaume vers le meilleur. De fait, André Azoulay, appelle à "une totale mobilisation pour contrer ceux qui dénigrent notre histoire. La réalité marocaine n'est pas circonstancielle. D'où la nécessité de témoigner de ce que nous sommes..." En guise de recette, André Azoulay recommande la découverte de la ville d'Essaouira qui témoigne de toutes ces convergences de la personnalité marocaine. Applaudi à la mesure de sa démonstration, M. Azoulay sera autrement gratifié par des intervenants qui confondirent questionnements et hommages à l'image de cet architecte qui joignant le verbe à un livre consistant sur l'histoire du Fer du Maroc qu'il offrit gracieusement à un orateur qui n'en méritait pas moins.