Voulant que les femmes soient «lustres illuminant les foyers», et y demeurant, loin de toute participation au développement économique et social du pays, Benkirane ne se doute-t-il pas que celles-ci montent en puissance dans toutes les sphères de la société, y jouant un rôle de plus en plus prépondérant et s'y trouvant parfois aux postes de commandes. Confiner les femmes à la fonction ou à la place de «lustre» relève d'une époque révolue où celles-ci étaient des «perles rares» au travail et aux postes de responsabilité de l'Etat et de l'Entreprise. Ce sont sans doute ces stéréotypes et types de mentalité qui ont relégué le Maroc à la 94ème place, parmi les derniers des 108 pays, où seulement 12,8% de femmes, perles rares à la tête des entreprises, y occupent des postes de cadres moyens et supérieurs, parmi le total de leurs cadres, tel que cela ressort du rapport sur les «Femmes d'affaires et femmes cadres : Une montée en puissance», publié dernièrement par l'OIT (Organisation internationale du travail). Dans ce classement international, les cinq premiers pays sont la Jamaïque 59.3 de femmes cadres, la Colombie : 53.1 de femmes cadres, Sainte-Lucie 52.3 de femmes cadres, les Philippines : 47.6 de femmes cadres et le Panama : 47.4 de femmes cadres. Les Etats-Unis occupent la 15ème place avec 42.7% de cadres femmes. La France occupe le 34ème rang avec 39.4% de cadres femmes. L'Australie est à la 36ème place avec 36.2% de cadres femmes. La Suède est à la 38ème place avec 35.5% de cadres femmes; l'Allemagne occupe la 55ème place avec 31.1% de cadres femmes et l'Espagne est à la 57ème place avec 30% de cadres femmes. Le premier pays arabe est le Yémen, classé 88ème avec 15.2% de cadres femmes, suivi de la Tunisie dont 14.8% des cadres sont des femmes, la Palestine, 81ème avec 14.4% de cadres femmes, le Koweit classé 93ème avec 13.9% de cadres femmes et le Maroc 94ème dont 12.8% des cadres d'entreprises sont des femmes. La Jordanie est classée 106ème et dispose de 5.1/ de femmes cadres. L'Algérie occupe l'Avant-dernière place avec seulement 4,9% de femmes cadres, juste avant le Pakistan qui se situe à la dernière place avec 3% de femmes cadres. La montée en puissance de femmes d'affaires et de femmes cadres se confirme, cependant, avec leur accès à des domaines réservés jusque-là aux hommes, comme c'est le cas au Maroc où, selon le rapport de l'OIT, le nombre de femmes qui ont investi les secteurs de la mécanique, de la production industrielle et de la construction, au cours des dernières années, a progressé plus rapidement qu'en France, en Finlande, au Royaume-Uni, aux Pays-bas, en Autriche, en Allemagne et en Suisse. Comme on peut le relever, le nombre de femmes cadres n'est pas fonction du niveau de développement d'un pays, mais dépend d'autres facteurs que le rapport du BIT tente de déceler.