N'en déplaise aux apprentis sorciers qui ont tout fait pour envenimer les relations avec le Maroc, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a enterré leurs rêves, samedi à partir de Rabat, en annonçant la prochaine remise au parton de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi, des insignes d'Officier de la Légion d'honneur. L'hommage appuyé rendu à M. Hammouchi, qui se verra décerner la plus haute distinction décernée par la République à une personnalité étrangère après avoir été victime d'un impair judiciaire sur terre française en février 2014, est une belle reconnaissance du professionnalisme et de l'efficacité des services de sécurité marocains, dont le rôle est jugé capital par l'ensemble des acteurs, soucieux de la stabilité et de la sécurité dans le monde, de manière générale, et en Afrique du nord et le Sahel, en particulier. Tort reconnu et préjudice réparé La France reconnait aujourd'hui le rôle incontournable du Maroc dans le combat mondial contre le terrorisme et son engagement sérieux dans la défense de sa sécurité et celle des pays frères et amis. Après les entretiens fructueux, lundi dernier à l'Elysée, entre le président François Hollande et SM le Roi Mohammed VI, la visite de M. Cazeneuve au Maroc signifie que les deux pays s'attellent à la concrétisation des engagements des deux chefs d'Etat pour revigorer le "partenariat d'exception" entre Paris et Rabat. Les deux partenaires ont réitéré la détermination commune "à lutter ensemble contre le terrorisme et à coopérer pleinement dans le domaine de la sécurité". Un défi devenu prioritaire pour les autorités françaises suite à la dernière vague obscurantiste ayant frappé le coeur de la Ville Lumière. "Le Maroc est un partenaire clé pour assurer la sécurité et lutter contre le terrorisme. C'est tout d'abord vrai dans le domaine du renseignement, un domaine dans lequel l'expertise du Maroc est précieuse et dans lequel les services marocains ont réussi à démontrer toute leur efficacité en démantelant, ces derniers mois, plusieurs cellules et filières terroristes", a déclaré M. Cazeneuve lors d'un point de presse conjoint avec son homologue marocain Mohamed Hassad ce samedi à Rabat. Plusieurs voix, dont des hommes politiques et des experts, s'étaient élevées en France pour appeler leur gouvernement à relancer la machine de la coopération sécuritaire et judiciaire avec le Maroc, grippée par une série de maladresses dont l'incident de plaintes contre le DGST à Paris. Le Maroc avait, alors, protesté vigoureusement contre cet "incident grave et inédit", mettant en garde que cet acte contraire aux usages diplomatiques est de nature "à porter atteinte au climat de confiance et de respect mutuel qui a toujours existé". Aujourd'hui, les deux pays ont manifestement dépassé l'épisode parisien, en faisant prévaloir la qualité des relations privilégiées qu'ils ont toujours entretenues, d'autant que d'un côté comme de l'autre, on reconnait l'existence de liens organiques qu'on ne peut pas effacer d'un trait et surtout capables de résister aux aléas du temps. "La France avait déjà eu l'occasion de distinguer Monsieur Hammouchi en 2011, en lui attribuant le titre de Chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d'Officier", a souligné Bernard Cazeneuve, qui a salué "l'expertise" et "l'efficacité" des services de sécurité marocains. C'est en ces mots que le ministre français de l'Intérieur a tenu à exprimer l'estime de la France au Maroc et à ses hommes dévoués. En octobre dernier, l'abnégation et le sérieux des services de sécurité marocains ont été hautement récompensés par un autre pays ami et voisin du Maroc, en l'occurrence l'Espagne, qui a décoré le patron de la DGST et certains de ses collaborateurs pour le "rôle du Maroc en matière de paix et de sécurité dans le monde". Le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, qui n'a jamais tari d'éloges à l'égard du Royaume sur cette question, a affirmé récemment que la coopération du Maroc est "nécessaire" pour faire face au terrorisme international.