L'économie marocaine aurait enregistré une croissance d'environ 3% en 2014, grâce, entre autres, à des exportations automobiles et électroniques en hausse de plus d'un quart au cours des onze premiers mois de l'année. C'est ce qui ressort des dernières estimations, fraîchement publiées par Oxford Business Group (OBG), un cabinet d'intelligence économique, basé à Londres, dans sa note d'information intitulée : « Le Maroc : Bilan de l'année 2014 ». Par contre, poursuit la même source, les mauvaises conditions climatiques ont affaibli la production agricole, ce qui a alourdie la facture alimentaire. Néanmoins, en 2015, la croissance du PIB devrait atteindre 4,4%. Ce taux ne peut avoir lieur que si la production agricole augmente, les dépenses énergétiques baissent et la balance commerciale s'améliore. Les experts d'OBG notent, par ailleurs, que le Maroc a profité de la récente chute des prix mondiaux du pétrole, une tendance qui devrait se confirmer. Résultat : baisse des dépenses énergétiques de 8,3% entre janvier et novembre 2014, atteignant 85,4 milliards de DH. Autre mesure permettant de soutenir, indirectement, la croissance économique en 2015 est relative à la décision prise par Bank Al-Maghrib d'abaisser son taux directeur deux fois en deux réunions consécutives, dans l'espoir d'encourager les prêts. Le taux directeur a été réduit de 25 points de base en septembre et en décembre, et s'établissait donc à 2,5% à la fin de l'année 2014. OBG affirme, en outre, qu'un certain nombre d'initiatives ont vu le jour dans la perspective de tirer parti des liens que possède le Maroc avec des marchés africains à croissance rapide. C'est le cas, d'abord, de Casablanca Finance City (CFC) – combinaison d'une zone spéciale et d'un quartier financier - qui contribue à attirer de nouveaux financements et à élargir l'influence régionale du secteur. « La zone, qui entre autres objectifs vise à drainer des capitaux vers les marchés d'Afrique de l'Ouest, a officiellement ouvert ses portes en 2013 et 60 entreprises se sont vu accorder le label CFC, parmi lesquelles un certain nombre d'institutions financières et de prestataires de services professionnels étrangers. Le nombre d'entreprises labellisées devrait passer à 100 d'ici fin 2015 », indique-t-on. Dans la perspective de renforcer toujours les liens économique du Maroc avec les pays africains, le secteur bancaire a, lui-aussi, renforcé sa présence dans le continent. C'est ainsi que les trois plus grandes banques, Attijariwafa Bank, Banque Centrale Populaire (BCP) et BMCE Bank ont toutes lancé de nouvelles opérations du Sénégal au Gabon ces dernières années. Bien plus, SM le Roi, accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires, a effectué en mars 2014, un voyage de trois semaines qui l'a mené au Mali, en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Gabon, au cours duquel il a signé plusieurs accords de joint-venture en matière de coopération économique. Mais les banques et les compagnies d'assurance ne sont pas les seules, loin de là, à consolider leurs liens avec les marchés sub-sahariens. Le géant marocain des phosphates, l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), prépare son expansion dans la région avec une usine d'engrais à Jorf Lasfar. D'un coût de 600 millions de dollars, elle sera entièrement dédiée aux ventes vers le marché africain. Les prix des phosphates devraient rester volatiles en 2015 en raison d'une production mondiale excédentaire, mais l'OCP poursuit une campagne d'investissements qui se chiffre à 145 milliards de dirhams jusqu'à 2025, ce qui devrait permettre au pays d'être bien placé lorsque les prix repartiront à la hausse. Les phosphates représentent traditionnellement 10% du PIB marocain et, avec la légère reprise des prix en 2014, l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) a enregistré des ventes solides au troisième trimestre, entraînant une augmentation des recettes totales au cours des neuf premiers mois de 2014 à hauteur de 3% en glissement annuel, pour s'établir à 3,7 milliards de dollars. Cette hausse s'explique en grande partie par le boom des ventes d'engrais transformés, qui ont grimpé de 63% en glissement annuel, atteignant 1,5 million de tonnes au troisième trimestre. OBG fait observer, enfin, que les compagnies pétrolières internationales ont accéléré l'exploration des réserves inexploitées, mais aussi incertaines, de l'offshore marocain. Le forage d'au moins dix puits offshore est prévu entre 2014 et 2016, soit deux fois plus qu'au cours des dix dernières années, même si certaines compagnies ont obtenu de meilleurs résultats sur des blocs on shore, comme par exemple Circle Oil qui a annoncé mi-décembre une découverte de gaz « considérable » sur son permis on shore de Sebou.