En ce début de l'année 2015 où un bilan de l'opération de la contribution libératoire- qui a permis à des personnes physiques résidentes de nationalité marocaine ainsi qu'à des personnes morales de droit marocain de régulariser les avoirs et liquidités détenus à l'étranger en infraction à la réglementation des changes et à la législation fiscale, a été établi, les enseignements qui peuvent être tirés de cette opération, en relation avec la situation de l'économie nationale et la politique économique sont nombreux et utiles au regard des résultats déclarés de l'opération. L'opération a permis de collecter un montant de 2,3 MMDH, sur un total de bilan de 27,86 MMDH, qui seront affectés au « Fonds d'appui à la cohésion sociale ». C'est donc une somme importante qui sera injectée dans les circuits de l'économie en attendant que d'autres transferts vers l'économie et investissements soient effectués. Les avoirs et liquidités détenus à l'étranger en infraction à la loi ne sont pas les seuls gisements à explorer et exploiter au bénéfice de l'économie nationale. Et c'est là que se situe le premier enseignement qui suggère que tous ces gisements et potentialités soient mis à profit. Il s'agit d'autres biens et avoirs de l'Etat, dont celui-ci est privé pae le biais de l'évasion fiscale notamment et d'autres circuits et pratiques. Les sommes en question portent sur des dizaines milliards de dirhams non récupérés. Il est nécessaire, en vue restituer à l'Etat ses doits, de mettre en œuvre des politiques de qualité cohérentes et complémentaires ayant pour objectifs l'optimisation et le renforcement des recettes de l'Etat, l'équité fiscale, la compétitivité de l'entreprise et de l'économie et la création d'emplois. Ce qui ne veut nullement dire l'augmentation de la pression fiscale mais, au contraire, une fiscalité soutenable pour l'entreprise qui investit et emploie et pour la pérennité de celle-ci. Les concessions, dans toutes leur diversité et avec leurs catégories doivent être revues pour davantage de logique financière et de rentabilité pour l'Etat. Le patrimoine de l'Etat doit être bien conservé et géré avec ces mêmes préoccupations et objectifs. Les politiques de qualité recherchant l'optimisation des ressources de l'Etat doivent être accompagnées de lois et de sanctions, en particulier dans le cadre de la reddition des comptes. Nous reproduisons, ci-après, les résultats économiques dont le Haut commissariat au plan vient de rendre compte et qui auraient sans doute été positivement impactés par de telles politiques de qualité qui font aujourd'hui défaut. Le niveau de ces résultats est tributaire des ressources disponibles, de l'épargne et de l'investissement actuels. Selon le HCP, l'économie nationale aurait affiché, au quatrième trimestre 2014, une croissance estimée à 2,7%, en glissement annuel. Cette évolution serait attribuable à une amélioration de 3,5% des activités non-agricoles, tirée particulièrement par le bon comportement des secteurs tertiaires. Les activités agricoles seraient, par contre, restées peu dynamiques par rapport à l'année précédente, marquant une baisse de 1,5%. Avec une hausse de 3,8% des activités hors agriculture et compte tenu d'une amélioration de 5,1% de la valeur ajoutée agricole, la croissance économique nationale serait, au premier trimestre 2015, de 4,1%. Dans les économies avancées, le climat conjoncturel serait resté globalement favorable au quatrième trimestre 2014, soutenu par la croissance des pays anglo-saxons. Relativement dynamique, le commerce mondial aurait progressé de 3,1%, en variation annuelle, malgré la modération des échanges des pays émergents. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc aurait connu une hausse de 3,4%. Profitant de l'orientation positive de la demande extérieure, les exportations de biens en valeur se seraient améliorées de 1,2%, en variation annuelle, au quatrième trimestre 2014. Les ventes extérieures des produits auraient été tirées, pour l'essentiel, par celles du premier secteur exportateur à savoir l'automobile, dans ses segments câblage électrique et construction, suivi du secteur textile dans sa branche confection et bonneterie, puis du secteur électronique. Les autres produits, comme les phosphates et dérivés auraient, à contrario, tiré légèrement à la baisse les exportations totales, surtout au mois de novembre. Quant aux importations, elles auraient continué sur leur tendance baissière pour le deuxième trimestre consécutif, enregistrant un repli estimé à 2,6%, en glissement annuel. Cette baisse aurait résulté, principalement, du recul de 31,7% de la facture énergétique, en liaison avec l'apaisement des cours mondiaux du baril de brent (76$ au lieu de 102$ au troisième trimestre), dans un contexte d'une offre abondante sur le marché international et d'une demande moins importante en Chine et encore faible en Europe. Les importations hors énergie se seraient, à l'inverse, inscrites en hausse de 8,9%, grâce aux acquisitions des biens alimentaires, d'équipement et de consommation. Le déficit de la balance commerciale se serait, ainsi, allégé de 6,6%, en glissement annuel, en raison de la hausse des exportations et du reflux des importations. Cette situation se serait, également, traduite par une amélioration du taux de couverture estimée à 2 points, pour atteindre 53,4%. La demande des ménages aurait continué de soutenir la croissance économique au quatrième trimestre 2014. Nonobstant une augmentation de 1,1% des prix à la consommation, au lieu de 0,2% réalisé au troisième trimestre, la consommation des ménages aurait poursuivi son raffermissement, affichant une hausse de 2,4%, en variation annuelle, après +2,1% un trimestre plus tôt. Elle aurait été principalement alimentée par une expansion des crédits à la consommation et une hausse des revenus extérieurs. L'augmentation de la demande aurait, particulièrement, profité aux importations de produits manufacturés, dont la hausse aurait atteint environ 10,8% au quatrième trimestre 2014, au lieu de 5,6% un trimestre auparavant.