Le Festival de Marrakech a rendu hommage, jeudi soir, à deux figures de la production cinématographique marocaine, Khadija Alami et Zakaria Alaoui qui ont brillé par leur participation à la direction de plusieurs grandes productions étrangères au Maroc. Les deux producteurs ont reçu un trophée en leur honneur des mains de la productrice anglaise Denise O'Del, lors d'une soirée brillante au Palais des Congrès de la cité ocre. «C'est avec honneur et immense fierté que je reçois cet hommage» dans le cadre de ce festival, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a affirmé une Khadija Alami toute émue, adressant ses remerciements au Souverain et à SAR le Prince Moulay Rachid, président de la Fondation du Festival international du Film de Marrakech, pour cette initiative visant à encourager le cinéma marocain. La productrice qui a hérité son penchant pour le grand écran de son père, propriétaire d'une salle de cinéma, s'est félicitée de voir le 7-ème art s'épanouir au Maroc, avec l'émergence d'une génération de techniciens qualifiés à même de contribuer à l'essor de l'industrie cinématographique nationale. De son côté, Zakaria Alaoui s'est dit «fier et honoré» par ce bel hommage, «un bon geste» envers le secteur du cinéma national, saluant les efforts déployés, sous l'impulsion de SM le Roi, pour le développement du secteur, à travers notamment la promotion du Royaume en tant que destination de tournage des grosses productions, ce qui a eu un impact positif en termes de formation de techniciens compétents. Il a mis en exergue à cet égard la contribution de la nouvelle génération de producteurs marocains, formés dans le cadre de leur participation à ces tournages, pour le rayonnement du 7-ème art national au niveau international. Née en 1962, Khadija Alami est diplômée en sciences économiques de l'Université de Lille I (France). Elle entame son parcours dans le cinéma en 1986, tout comme Zakaria Alaoui, en tant qu'assistante de production dans le film «Ishtar» d'Ellen May. En 1998, elle crée sa propre société de production, K Films, qui lui permet d'assurer la production exécutive de plus d'une quarantaine de productions cinématographiques étrangères. Elle s'investit également dans la production nationale en produisant notamment «Imagine» en 2002, «Au bonheur des dames» (2006), «The End» (2012) et «l'Insoumise» en 2014. Né le 17 avril 1956, Zakaria Alaoui intègre, quant à lui, le Centre cinématographique marocain avant de se lancer dans la production étrangère en 1986. Il entame sa carrière dans le film «Ishtar» d'Ellen May et enchaîne avec plus de 80 productions étrangères, d'abord en tant qu'assistant à la production, et par la suite en tant que directeur de production et producteur exécutif. Il crée sa société Zak Productions en 1995 et s'investit également dans la production nationale, en coproduisant 3 longs métrages, à savoir «Mona Saber» (2002) de Abdelhay Laraki, «Tissé de mains et d'étoffes» (2007) de Omar Chraïbi, et «Kharboucha» (2008) de Hamid Zoughi. Il produit également 3 courts métrages de Hassan Benchlikha en 2004, à savoir «La Ceinture en or», «Boite aux lettres» et «B'raa ou kheit». En mettant à l'honneur ces deux producteurs marocains, le Festival de Marrakech rend hommage à l'ensemble des professionnels marocains œuvrant pour le développement de ce secteur à fort potentiel économique. Le Maroc est devenu depuis l'année 2000 un lieu privilégié de tournage de productions étrangères, générant ainsi des entrées considérables de devises, un grand nombre d'emplois et permettant la formation des ressources locales aux métiers du cinéma.