Le Forum mondial des droits de l'Homme s'est ouvert jeudi 27 novembre à Marrakech, en présence de plus de 5000 personnes, parmi lesquelles des prix Nobel de la paix, des responsables onusiens et gouvernementaux, des militants associatifs, des académiciens et des experts des questions de droits de l'Homme. Les travaux du Forum ont démarré par la lecture, par le ministre de la Justice et des libertés marocain, M. Mostafa Ramid, d'un message royal adressé aux participants. Sa Majesté le Roi Mohammed VI y a notamment exprimé la grande fierté du Royaume d'accueillir « cette deuxième édition du Forum mondial des droits de l'Homme dans la ville de Marrakech, terre de dialogue, de la diversité et de l'interaction féconde entre les cultures ». Le Souverain a également rappelé dans son message que l'universalité des droits de l'Homme doit être «la résultante d'une dynamique d'adhésion progressive, par étapes, moyennant une appropriation individuelle et collective, où les traditions nationales et culturelles trouvent naturellement leur place, ni contre ni à côté, mais autour d'un socle de valeurs indérogeables». Dans son message adressé aux participants du FMDH 2014, SM le Roi a également affirmé que «le Maroc, qui avance surement et sereinement, sur la voie sans fin des droits de l'Homme, peut se prévaloir après 15 ans d'efforts collectifs, d'un bilan honorable couvrant des domaines aussi vitaux que la justice transitionnelle, les droits des femmes, le développement humain, la réhabilitation de la culture amazighe en tant que composante essentielle de l'identité marocaine, le renforcement des institutions nationales des droits de l'Homme et la gestion du champs religieux sur la base des principes, préceptes et desseins tolérants de l'islam». Plusieurs moments forts ont rythmé cette séance plénière d'ouverture du FMDH 2014. L'ancien chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a par exemple appelé à faire de l'égalité entre les hommes et les femmes une priorité absolue. Il a également appelé à une grande mobilisation pour la criminalisation des violences faites aux femmes. M. Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut commissaire aux droits de l'Homme a de son côté adressé aux participants une lettre lue par M. Ibrahim Salama, Chef des traités relatifs aux droits de l'homme au sein du Haut commissariat aux droits de l'Homme. Il y a notamment appelé les Etats à assumer leurs responsabilités pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Egalement présente à Marrakech, Mme. Fatou Bensouda, procureur de la Cour pénale internationale a rappelé les efforts fournis par la Cour pour mettre fin à l'impunité des auteurs de crimes contre l'humanité et la prévention de tels actes de violence dans le futur. Mme. Florence Bellivier, Présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort a de son côté affirmé que «le 21ème siècle sera celui de l'abolition de la peine de mort, de la même manière que le 19ème siècle a été celui de l'abolition de l'esclavage et que le 20ème siècle a été celui de la criminalisation de la torture. L'Etat aujourd'hui a pour mission fondamentale de protéger ses citoyens et non de bafouer leurs droits élémentaires», a-t-elle notamment déclaré. Lors de cette séance plénière inaugurale, l'ambassadeur de Palestine au Maroc, M. Amine Abou Hassira a également donné lecture d'un message du président palestinien Mahmoud Abbas a rappelé avec force la nécessité «d'arrêter la destruction des maisons, de stopper la construction du mur de la séparation et de la honte, de libérer les prisonniers palestiniens, de lever le blocus sur la bande de Gaza, de reconstruire ce territoire et de panser les plaies de notre peuple». Autre moment fort de cette première plénière du FMDH 2014 : l'intervention de Mme. Naima Ammar, représentante des Femmes soulalyates. Devant une assistance composée d'officiels et de militants du monde entier, elle a plaidé en faveur d'un « texte de loi sans failles qui rende justice à ces femmes privées de leur droit à l'héritage au sein de certaines tribus. Nous voulons êtres les égales de nos frères et de nos cousins», a-t-elle notamment affirmé. Plusieurs autres personnalités ont pris la parole lors de cette séance plénière d'ouverture comme M. M. Chowdhury Saber Hossain, président de l'Union interparlementaire, M. Baudelaire Ndong Ella, président du Conseil des droits de l'homme, Mme. Ideli Salvatti, Ministre Chef du secrétariat des droits de l'Homme de la Présidence de la République du Brésil, M. Ales Bialiatski, vice-président de la Fédération internationale des ligues de droits de l'Homme, M. Jim Boumelha, Président de la Fédération internationale des journalistes, M. Cibebe Willington, secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale internationale chargée des droits de l'homme, M. Juan Martin Fresneda, secrétaire des droits de l'homme en Argentine et M. Pablo Ouvina, Procureur général en Argentine.